Quartier italien de New York : quatre "amis" mènent une existence des plus discutables dans un univers permanent de magouilles et petites combines. Tony gère un bar fort fréquenté, Charly espère s'occuper de la gérance d'un restaurant que voudrait lui confier un oncle, Johnny Boy ne vit que de prêts et d'emprunts jamais remboursés et Michael trafique souvent avec la pègre. C'est dans cet univers de débrouillardise et de violence toujours latente, que le drame va brusquement exploser...
>>> Une oeuvre superbe et pessimiste qui reste un excellent moment de cinéma...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1976
- Revue du Cinéma numéro 463
- Studio numéros 35 et 41
- Cahiers du Cinéma numéro 435
Critiques (Public)
Au moment de la sortie de "Mean Streets", Scorsese était déjà un auteur intéressant, avec des films (courts ou longs) qui portaient une certaine autonomie, un vrai regard et une authentique liberté de ton.
Mais c'est bien ce film qui va marquer un jalon important dans la filmographie de Scorsese. Car tout, de l'utilisation des musiques préexistantes à la mise en place de la violence ou encore de l'aspect religieux, va trouver enfin une harmonie véritable qui confère encore aujourd'hui au film toute sa puissance.
Le film apparaît comme une chronique tragique, à la narration opératique, qui se soucie autant d'un point de vue documentaire que du pittoresque de personnages crédibles. La fatalité inexorable du film est à la fois absurde et tout à fait évidente.
La mise en scène de Scorsese est constamment inventive (en témoignent l'ouverture du film ou la baston dans la salle de billard avec un travelling à l'épaule impressionnant) et utilise magistralement le symbolisme des couleurs lors des éclairages. Le film se suit sans temps morts, grâce à la force des personnages. Il est inutile de l'écrire, mais je le fais quand même : les comédiens sont géniaux et apportent force au récit. Que ce soit Harvey Keitel ou l'explosif Robert De Niro, les personnages sont crédibles, vivants et incroyablement touchants.
Il est important de mettre "Mean Streets" sur un piedéstal. Le génie de Scorsese y fait véritablement son apparition, à travers une oeuvre singulière (on n'avait jamais vu de film comme ça auparavant), personnelle et absolument remarquable d'intensité. GTT