Des difficultés et des tiraillements de la création artistique, et plus spécifiquement cinématographique, pour le metteur en scène Guido Anselmi alias Federico Fellini qui tente de donner corps à son oeuvre, à travers réalité quotidienne, rêveries d'évasion et réminiscences du passé. En effet, ce dernier, en phase de doute et de dépression, est obligé de faire une cure de repos, dans un sophistiqué établissement thermal lui occasionnant une inactivité forcée, fort encline au vagabondage de l'esprit et à une certaine forme de réflexion introspective. Troublants souvenirs d'enfance et de scolarité sous la férule du religieux et de l'interdit ou bien projection fantasmagorique dans un harem imaginaire composé aussi bien de ses anciennes que récentes conquêtes féminines composent ses errances mentales, à chaque fois remisées, interrompues, décalées par la présence ou le passage d'amis ou de collaborateurs et par les récurrents problèmes posés par son dernier film (de science-fiction) en tournage qu'il n'arrive pas à terminer ou même à poursuivre, trop perturbé par ses asphyxiants questionnements existentiels. Et c'est peut-être dans la ronde finale, autour d'une piste fédératrice que l'enfant Fellini va enfin pouvoir rassembler certains éléments épars de sa personnalité et de son vécu, pour un bénéfique nouvel élan créatif...

>>> Huitième film et demi (un court métrage) du grand réalisateur italien qui est une date dans l'histoire du Septième Art et a fortiori le chef-d'oeuvre du cinéaste. Sur le thème de l'art, de la création, de ses difficultés et de son impuissance, des sources de l'inspiration, du doute artistique, un film inoubliable et mythique...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)