Une excellente étude politique des réseaux clandestins de passeurs et "porteurs de valises" espagnols, en lutte contre le régime fasciste de Franco "La Muerte"...
>>> Sujet important et grave qui évite les écueils du militantisme pesant et du mélodrame facile, et mêle avec brio et force, passé, présent et avenir, le tout ponctué par une voix off riche et profonde. Une réussite parfaite et sérieuse signée Resnais...
Bibliographie
- Cahiers du Cinéma numéros 172 et 179
- Avant-Scène numéro 61/62
- Image et Son numéros 193, 195 et 244
- Cinéma numéros 100,102,107,109,259/260,262 et 322
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinématographe numéros 113
- Saison Cinématographique 1966
- Positif numéros 79, 88, 213 et Hors Série octobre 2002
- Téléciné numéro 131
Critiques (Public)
14/20 : Retour sur l'Histoire. Ce film avait sa raison d'être en 1965, période où les joutes politiques étaient endiablées, les partis bien définis, les hommes se réclamaient "bien à droite ou carrément communistes". La mort du dictateur Franco n'intervenant qu'en 1975, le peuple espagnol a cependant eu le temps d'être sur les rotules... On sent le témoignage de Jorge Semprun, "le permanent" (joué par Yves Montand), un militant un peu plus sceptique que les autres passeurs entre France et Péninsule Ibérique où les disparitions commencent à peser... Les compagnes encore bien "roman-fleuve" ont l'oeil qui s'allume face au séducteur en danger, grâce au cadreur qui a minimisé l'austérité ambiante par leur plastique déboulant sur l'écran au milieu de tout, comme autant d'écrins consolateurs, le guerrier traditionnel, indépendant sur bien des points, puise sa force dans l'éros ! Courageuse prise de position néanmoins d'estimer qu'à l'impossible nul n'est tenu dès lors que la terreur paralyse les populations ! D'où, faute de mieux, déjà l'idée des très jeunes de s'attaquer directement au tourisme, cette manne sous le franquisme... Instructif au plan historique, il est bon de se rappeler les ravages dictatoriaux. Pourtant, non transposable en 2008 à cause du brouillage des cartes, cette communication sur le marasme économique et financier... Ce qui frappe ici - et tient éveillé ces deux longues heures de noir et blanc ! - c'est de constater la révolution des moeurs des sixties à nos jours. L.Ventriloque