Issue d'une fortunée et mondaine famille américaine, Arden Stuart, jeune et décontractée demoiselle, regarde avec un air amusé et détaché le comportement hypocrite et frivole de ses aïeuls et de sa caste, plus particulièrement celui de la gent masculine, des détours et contours de ses frasques et de ses conquêtes, tolérées par leurs épouses, pourvu qu'elles restent cantonnées dans le même milieu et sa spécifique discrétion. C'est pourquoi la liaison de la jeune femme avec Anthony Kendall, son chauffeur, est fort mal appréciée et se terminera en fin de compte d'une façon inattendue et tragique. Bien plus tard, lors d'une fréquente promenade sous la pluie, se faisant accoster dans la rue par un insistant quidam, elle trouve refuge dans une galerie d'art où elle fait la connaissance d'un célèbre artiste peintre, Packy Cannon qui est à la veille d'un départ pour les lointaines mers du sud à bord de son superbe voilier et son équipage. Sur un coup de tête et de cœur, elle décide finalement de le suivre. Après plusieurs mois d'un bonheur rayonnant, le navigateur énamouré la ramène pourtant à son point de départ, préférant rompre dans la félicité plutôt que d'attendre les éventuelles dérives de l'habitude et de la lassitude. Elle comprend fort bien son abscons raisonnement, sans en approuver vraiment la fatale conséquence et quelques mois plus tard acceptera la proposition de mariage de Tommy Hewlett, un fringant jeune homme de son milieu, depuis fort longtemps amoureux de l'aventureuse demoiselle. Un enfant naît dans une parfaite harmonie maritale qui va se retrouver perturbée par la réapparition de Packy après un long séjour tourmenté en Chine...

>>> Mélodrame d'une évidente originalité, malgré un dénouement dans les canons de la moralité traditionnelle de l'époque, réalisé par un prolifique metteur en scène d'origine canadienne qui nous avait déjà gratifié d'une mémorable version (aussi muette) du classique "Docteur Jekyll et Mister Hyde", une dizaine d'années auparavant...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)