Un petit village kirghiz, dans la luminosité solaire des immenses champs de blé qu'il va falloir moissonner avec une massive participation des femmes de la communauté, la plupart des garçons de la région ayant été mobilisés sur le front contre l'envahisseur allemand. C'est ainsi que la jeune Djamilia, sous l'injonction du chef du village et le consentement maternelle se retrouve aux travaux de fenaison et au transport régulier du grain jusqu'à la gare proche. Mariée depuis quelques mois seulement, dans des noces rituelles et patriarcales imposées par les ancestrales traditions villageoises, elle est, comme la plupart des autres épouses de la contrée, sans guère de nouvelles récentes de son conjoint. Sous l'affectueuse protection de Seit, un espiègle gamin d'une dizaine d'années, petit frère de l'époux de la jeune femme, qui a pour habitude et prédisposition de dessiner la quotidienneté de son environnement, Djamilia apprécie beaucoup cette présence qui évite les inévitables familiarités de certains travailleurs des champs. Pourtant sans que rien ne pouvait y faire songer, au croisement de certains regards, d'une nostalgique chanson entonnée, la jeune femme se sent de plus en plus attirée par le taciturne Daniyar, un soldat gravement blessé à une jambe et qui, en mutique convalescence, fait partie de l'équipe des moissonneurs...

>>> Rarement œuvre cinématographique aura pu concilier avec autant de grâce, de bonheur et de simplicité, une immémoriale histoire d'amour irréversible et inattendue avec un environnement physique et naturel d'une magnificence visuelle qui vous laisse abasourdi et pantois. Un ensemble émouvant et cohérent consolidé par une incroyable maîtrise du plan, de l'action et des émotions, sans afféteries ni principes d'écoles...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)