JOHNNY S'EN VA EN GUERRE - 1972

Titre VF JOHNNY S'EN VA EN GUERRE
Titre VO Johnny got his gun
Année de réalisation 1972
Nationalité Etats-Unis
Durée 1h50
Genre DRAME
Notation 16
Date de sortie en France 01/03/1972
Thème(s)
Trumbo (Dalton)
Première Guerre Mondiale (Cinéma américain)
Abeilles, guêpes et ruchers (tous pays confondus)
Manchots (tous pays confondus)
Morse
Boiteux et claudication (tous pays confondus)
Oeuvres uniques
Jeux (cache-cache)(tous pays confondus)
Réalisateur(s)
TRUMBO Dalton
Chef(s) Opérateur(s)
BRENNER Jules
Musique
FIELDING Jerry
Renseignements complémentaires
Scénario : Dalton Trumbo
Distribution : Planfilm

Visa d'exploitation : 39 297

Nota :

- Prix Spécial du Jury et Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes 1971 .....

- Prix du Meilleur Film au "Festival des Festivals" à Belgrade 1972 ....
Acteurs
BOTTOMS Timothy
FIELDS Kathy
HUNT Marsha
ROBARDS Jason (junior)
SUTHERLAND Donald
VARSI Diane
MAC GRAW Charles
FRANZ Eduard
BARRY Donald (red)
BROCCO Peter
EASTON Robert
HEFFLEY Wayne
SOUL David
VIRGO Peter (junior)
HAMMER Ben
REDMOND Marge
GILBERT Ed
MIMS William
CHRISTMAS Eric
GEARY Anthony
MAC LANE Kerry
Résumé

Grièvement blessé le dernier jour de la Première Guerre Mondiale, le soldat américain Joe Bonham git maintenu sur un anonyme lit d'hôpital. Aveugle, sourd, manchot, cul-de-jatte et paralysé, de lui ne reste plus que des chairs meurtries et une conscience lucide qui n'arrive pas à entrer en communication avec le monde extérieur. Et sa vie n'est prolongée que pour servir de champ d'expérimentation au corps médical...

>>> Seul film réalisé en tant que cinéaste par le célèbre scénariste Dalton Trumbo, un admirable réquisitoire sur l'absurdité de la guerre et la dignité de l'être humain...

Bibliographie
- Positif numéro 130
- La Revue du Cinéma numéros 261 et 352
- Cinématographe numéro 97
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéro 1155
- Cinéma numéros 158,165,166,258,440
- Ecran 1972 (numéro 4)
- Saison Cinématographique 1971
Critiques (Public)
Celui qui va voir "Johnny s'en va en guerre" en ressort profondement remué, voire bouleversé ... Si l'on pouvait classifier l'intensité atteinte dans la profondeur de la détresse humaine, assurément ce film atteindrait le summum. Une histoire qui s'annonce bien banale : un jeune Américain quitte famille et la femme qu'il aime (?) pour ne pas se "dégonfler" mais apporter honneur et gloire sur les siens : mourir pour la Démocratie (mot que défini le père : sacrifier les jeunes pour que les vieux puissent s'occuper des marmites)...

Un des meilleurs films que nous avons pu voir ces dernières années .....

Mais si Johnny n'a pas la chance de voir Paris, il n'a pas non plus celle de se faire proprement trouer la peau. Il ne reste de lui après explosion d'une bombe qu'un morceau de chair sans membres. Le visage lui aussi est amputé de ses fonctions fondamentales, ces fonctions qui permettent le contact avec les autres, la communication. Johnny se retrouve seul dans sa détresse. Il n'y a plus de repos, ni de soulagement pour un calvaire qui s'éternise bientôt : un an, plus ? Dans sa tête, dernier organe vivant, celui où sont cachés tous les souvenirs, où grandissent souffrances et détresse, revit sans cesse le passé. Et tout se teinte de symbolisme cruel, atroce et inacceptable : les mots de celle qui l'aimait lui suppliant de fuir, ceux de son père affirmant que tout homme devrait donner jusqu'à son fils unique pour la Démocratie. Puis tout perd sens, les fantasmes se mêlent aux souvenirs : on l'a oublié, ceux qui sont heureux disent regretter les autres que la loi de la Démocratie a emportés, même Jésus, dernier recours selon sa mère, se trouve désemparé devant sa détresse. Rien ne semble donc plus pouvoir soulager cette souffrance sans nom qu'endure un esprit emprisonné dans un corps que des médecins-bouchers ont décidé de maintenir en vie, tout en légitimant par l'affirmation que toute activité cérébrale a cessé .... Ce film, extrêmement fort peut être vu à différents niveaux : la détresse de la l'impossible communication, le véritable amour de l'euthanasie, la torture qu'imposent ceux qui devraient soulager la souffrance en refusant la mort à un corps qui n'a plus rien d'humain. Qui n'a vu ce film n'est pas habilité à parler de la détresse humaine et de l'euthanasie. MILAN