Scénario : Remo Forlani
et Jean-Daniel Pollet .....
Narration : Jean Thibaudeau
Distribution : POM Films
Produit par Anatole Dauman
et Pierre Cottrell .....
Prenant comme point de départ le célèbre roman de Daniel Defoe, maintes fois abordé au cinéma, le metteur en scène Jean-Daniel Pollet ne garde que l'armature essentielle de l'œuvre littéraire, un homme seul échoué sur une île déserte, pour composer une adaptation totalement libre qui lui permet de réactualiser la thématique de la solitude, presque anecdotique dans le récit de l'écrivain londonien. En effet, alors que Robinson Crusoé rencontre un sauvage qu'il éduque et civilise, le héros, de cette version cinématographique, a comme seule proximité (verbale) des personnages nés de son imaginaire, en particulier une jeune femme prénommée Maria, proche et lointaine à la fois qui par son irréalité et son phantasme ne fait finalement qu'envenimer la situation de perdition dans laquelle se trouve notre homme, censé être rescapé d'une possible fin du monde. Passant ses journées à bâtir vaille que vaille, un semblant de cabanon en branchages et feuillages auquel il mettra le feu pour signaler (inutilement) sa présence aux passagers d'un avion traversant haut dans le ciel, son espace vital et visuel. Malgré les coups de vent, les tempêtes et le froid, sa véritable tourmente se trouve dans le silence permanent d'un vocable humain, l'absence de paroles et de l'angoisse nécessité de parler, prononcer des mots dont le sens risque aussi de se perdre lentement...