BLOODY ANGELS - 1999

Titre VF BLOODY ANGELS
Titre VO 1732 hotten
Année de réalisation 1999
Nationalité Norvège
Durée 1h36
Genre DRAME
Notation 15
Date de sortie en France 26/07/2000
Thème(s)
Représentant(e)s du culte (Cinéma norvégien)
Cinéma norvégien (ORIGINE)
Vidéo (Moyen de communication)
Enfance (Cinéma norvégien)
Handicapés mentaux (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
JULSRUD Karin
Chef(s) Opérateur(s)
OGAARD Philip
Musique
FURUHOLMEN Magne
Renseignements complémentaires
Scénario : Kjetil Indregard
Distribution : Mondo Films

Visa d'exploitation : 100 052
Acteurs
SORENSEN Reidar
SKJEGSTAD Gaute Boris
HOVIK Trond
HOFF Stig Henrik
OIGARDEN Jon
GOODY Laila
NORRTHON Simon
FLOBERG Bjorn
SUNDQUIST Bjorn
HOLMEN Kjersti
GIMLE Ingar Helge
CONRADI Kare
SAND Elisabeth
BRAENNE Trond
HENNIE Aksel
FAUSA Trond
SEIM Trond Espen
OWE Ove Christian
SUNDBY Karl
WITH Annika
SCHONEMANN Aud
OYEN Ingunn Beate
MOSLI Cecilie A.
HALDORSEN Halvard
INDREGARD Kjetil
SKABER Linn
JOHNSEN Tone
KOLDEN Geir
LINNESTAD Eli Anne
PEDERSEN Bjorn Ove
Résumé

Hotten est un petit village norvégien d'environ deux mille âmes, perdu au fin fond d'une immensité forestière. Il y a six mois, une fillette de treize ans, déficiente mentale, a été violée et sauvagement assassinée. Aujourd'hui, l'un des deux frères soupçonnés du forfait est retrouvé mort par noyade. L'inspecteur Nicholas Ramm est délégué de la capitale pour éclaircir l'affaire qui semble fort ténébreuse...

>>> Une oeuvre quelque peu "étrange" et sinueuse, baignée d'une sourde ambiguïté, qui nous entraîne tout doucement vers la noirceur la plus totale pour un dénouement tragique, discutable et plutôt fort perturbant...

Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2001
Critiques (Public)

L'inspecteur Ramm d'Oslo arrive dans une superbe Jaguar rose dans la petite ville de Høtten pour y enquêter sur le meurtre, survenu six mois auparavant, d'une jeune handicapée, Katarina Munch. Il arrive alors que l'on recherche un des jeunes soupçonnés du meurtre, Baste Hartmann, dans la rivière près de laquelle on a retrouvé son frère Finken mort. Ramm s'étonne de ce que l'enquête n'a pratiquement pas avancé en six mois. Dans ses investigations, il se heurte à des habitants du coin peu coopératifs. La loi du silence règne. Parallèlement, il s'aperçoit que la famille Hartmann est quasiment mise au ban de la société et victime de la méchanceté des gens de Høtten. Un jour, Baste abandonne sa fuite, se glissant dans la voiture de Ramm pour être arrêté. Ramm finit par être lui-même la cible de mystérieux agresseurs anonymes. Il s'oppose tout particulièrement au pasteur, qui refuse de lui dire ce qu'il sait, et est provoqué par un des policiers locaux, un certain Dwayne. Les Hartmann sont de plus en plus souvent agressés, surtout le plus jeune fils Niklas, et un soir leur maison est prise d'assaut et le père, Raymond, enlevé. Il sera retrouvé par la suite, affreusement mutilé. Ramm finit par démasquer Dwayne, mais des individus cagoulés viennent libérer leur camarade et tabasser l'inspecteur. Celui-ci se rend chez les Hartmann où la mère lui remet une cassette vidéo qui montre le viol et le meurtre de Katarina par Baste. Il se rend au commissariat, sort son revolver et abat le jeune homme.

Le film de Karin Julsrud s'inscrit dans toute une série d'œuvres qui présentent l'extrême nord ou les campagnes reculées de la Scandinavie comme des régions peuplées de rustres barbares brutaux qui y font régner leur propre loi. Vous l'aurez compris, Bloody Angels est plus proche des Chasseurs de Kjell Sundwall ou du Village muet de Kari Väänänen que de La maison des anges de Colin Nutley. On peut, bien évidemment, s'interroger sur le bien fondé d'une telle attitude, sur ces shérifs citadins malmenés par les hors-la-loi locaux, sur ces groupes ou communautés qui imposent leurs idées par la violence et avec une rare cruauté. On peut, par contre, lutter contre cet aspect des choses, ce que faisait Erik dans le film de Kjell Sundwall. Le message de Karin Julsrud est beaucoup plus ambigu. Car, finalement, elle donne raison à la vengeance populaire qui s'est exercée sur une famille un peu marginale alors que rien ne prouvait la culpabilité des fils Hartmann, si ce n'est que leur fuite pouvait passer pour un aveu. Comme si, forcément, quand on ne vit pas comme les autres, on ne pouvait générer que des monstres, des violeurs de fillettes (de plus ici une jeune trisomique) et des meurtriers. Et cela, la sagesse populaire le savait et n'avait pas besoin de preuves pour exercer une vengeance quasi divine. Le pasteur du coin n'est d'ailleurs pas le moindre opposant au policier venu de la capitale. Comme si Oslo pouvait juger de ce qui se passe à Høtten ! L'ambiguïté du film devient encore plus flagrante quand Ramm, ayant appris la vérité, rejoint en quelque sorte les villageois, en abattant le coupable. Dans Bloody angels, le spectateur ne trouve finalement qu'un seul personnage sympathique : le jeune Niklas Hartmann, gamin sans cesse agressé et victime de la fureur des adultes, certes, mais également des autres enfants du village. C'est assez peu pour se raccrocher au film.

Bloody angels (1732 Høtten - marerittet har et postnummer) ; Production : Norsk Film A/S ; Réal. : Karin Julsrud ; Scénario : Kjetil Indregard ; Photo : Philip Øgaard ; Musique : Kjetil Bjerkestrand & Magne Furuholmen ; Montage : Sophie Hesselberg ; Décor : Billy Johansson ; Producteur : Tom Remlov & Finn Gjer-drum ; Costumes : Bente Winther-Larsen ; Maquillage : Eva Rygh ; Interprétation : Reidar Sørensen (Nicholas Ramm), Gaute Skjegstad (Niklas Hartmann), Trond Høvik (Holger), Stig Henrik Hoff (Dwayne), Simon Norrthon (Cato), Laila Goody (Victoria), Jon Øigarden (Baste Hartmann), Kaare Conradi (Finken Hartmann), Ingar Helge Gimle (Raymond Hartmann), Kjersti Holmen (Andrea Hartmann), Bjørn Floberg (le pasteur), Bjørn Sundquist (le patron de bar), Trond Fausa Aursvaag (Tommy), Beate Bruland (Katarina Munch), Trond Brænne (Eskil Munch), Chris Fürst (Nelly), Erik Stenvik Garnly (Gørre), Simen Stenvik Garnly (Snørre), Rita Gulliksen (Elly), Halvard Haldorsen (Husum), Aksel Hennie (Arnt-Olaf), Haakon Kristoffer Holmen (Børre), Marianne Holmen (Henriette), Kjetil Indregard (Haug), Tone Johnsen (Tone), Geir Kolden (Kåre), Eli Anne Linnestad (Audhild), Cecilie A. Mosli (Marion), Jørgen Næss (un vieux paysan), Bjørn Ove Pedersen (Ørre), Anja Rasmussen (la sœur de Dwayne), Elisabeth Sand (Tiril Munch), Aud Schøneman (Solvår Jung), Trond Espen Seim (Gustav), Linn Skåber (Linn), Karl Sundby (un fermier), Pernille Vestergren (Susanne), Annika With (Mme Kloppen), Ingunn Beaye Øyen (Mlle Riege), Ove Christian Owe, Sven Ytterlid ; Durée : 100 mn ; Sortie en Norvège : 26 décembre 1998 ; Sortie en France : 26 juillet 2000.

TEXTE ET CRITIQUE (1°2°3°) REDIGES PAR Denis BALLU