Cette nouvelle œuvre du radical Philippe Garrel, souvent appréhendée comme un poème filmé muet autour de quatre comédiens, de leurs visages et de leurs expressions, se révèle en fin de compte hautement démystifiante quant à la personnalité cernée, souvent en gros plans, lorsque la composition de l'acteur se morcèle et la vraie nature effleure à la surface, par delà l'habituelle représentation protectrice que confère un scénario, une trame, un rôle à jouer. Avec une accentuation visuelle sur Jean Seberg qui bientôt n'apparaît plus comme actrice, mais comme femme, avec ses tourments, ses démons (suicidaires) passés et à venir, la prise de vue vire de temps à autre au discret malaise et à la résurgence pathétique des failles et des brisures, invisibles sous l'apparat et le déguisement de l'acteur...