FANDO ET LIS - 1967

Titre VF FANDO ET LIS
Titre VO Fando y Lis
Année de réalisation 1967
Nationalité Mexique
Durée 1h33
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 15
Date de sortie en France 07/04/1976
Thème(s)
Cinéma mexicain (ORIGINE)
Tortures
Ovins (tous pays confondus)
Marionnettes et marionnettistes .....
Cimetières de voitures
Jeux (cartes)
Chèvres et boucs (tous pays confondus)
Cécité (Autres pays)
Porcs / cochons
Serpents (tous pays confondus)
Handicapés moteurs (Autres pays)
Cannibalisme
Chiens (Cinéma mexicain)
Réalisateur(s)
JODOROWSKY Alejandro
Chef(s) Opérateur(s)
CORKIDI Rafael REYNOSO Antonio
Musique
LOSUA Mario AVILA Pepe MORELLI Hector
Renseignements complémentaires
Scénario : Alexandro Jodorowsky
et Fernando Arrabal .....
d'après la pièce de ce dernier

Visa d'exploitation : 43 615

Nota : affiche du film d'origine polonaise .....
Acteurs
GARINA Tamara
KLEINER Sergio
MARISCAL Diana
RIVAS Maria Teresa
ARREOLA Juan José
REBETEZ Rene
VILLEGAS Amparo
ALVAREZ ACOSTA Miguel
ROMERO Raul
CASTILLO Julio
RAMOS Adrian
WEST Henry
JODOROWSKY Valerie
DE MARISCAL Graciela R.
FRENCH Tina
ZERTUCHE Fuensanta
MARICHAL Julia
MARICHAL Freddy
ROMERO Alejandro
LEDER Pablo
SANCHEZ Alina
ALIS René
ANCIRA Carlos
COLMENARES Roberto
SAVAGE Carlos
CORKIDI Rafael
JODOROWSKY Alejandro
Résumé

Deux jeunes gens, Fandor et Lis, sont à la recherche d'une improbable cité mirifique baptisée Tar qui serait un merveilleux agrégat d'équilibre, d'harmonie et de bonheur. Mais cette route est longue et fastidieuse pour une obsessionnelle quête toujours entravée, mise en danger par moult rencontres perturbantes qui sans cesse freinent ou enrayent la marche vers cette apaisante félicité ultime. De plus leur progression bien chaotique est sans cesse ralentie par l'infirmité de la jeune femme qui se déplace uniquement dans une rudimentaire charrette métallique poussée ou traînée par son infortuné compagnon, avec comme seuls accessoires, un phonographe et une poupée. Dans leur itinérante poursuite vers un lieu hyperbolique, censé définitivement leur donner sérénité et volupté, eux qui ont souffert de rapports traumatiques durant leur enfance, avec leurs parents, vont peu à peu comprendre que leur légendaire ville est peut-être tapie en eux-mêmes et que ces ectoplasmes croisés (fêtards dans les décombres, homme d'église libidineux, corps alanguis dans la boue, vieilles harpies jouant aux cartes, horde de femmes quémandeuses et groupe de travestis hystériques) ne sont que des émanations de leurs propres peurs et manques réfrénés, étouffés....

>>> Premier long métrage d'un fascinant et fulminant cinéaste d'origine chilienne qui forma début des années 1960, avec ses copains Arrabal et Topor le fameux mouvement Panique qui devait dynamiser et synthétiser les impulsions surréalistes du célèbre trio et de quelques autres aficionados. D'une évidente richesse formelle et thématique qui ne s'est guère affadie avec le temps, malgré quelques lourdes et faciles gratuités scénaristiques et certaines incongruités d'époque, cette œuvre essentielle dans la démarche de son auteur, annonce déjà les irradiantes flamboyances à venir...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Saison Cinématographique 1976
Critiques (Public)
La thématique du cheminement vers Tar, ville mythique où les souffrances n'ont plus cours, se sert de ce qu'elle est censé éradiquer en bout de course. Ce périple dans la poussière, sous un paysage de pierres, laisse apparaître des personnages hallucinés, pervertis, destructifs ou auto destructifs, transcendés par la liberté d'en jouir à l'extrême. Peur de la mort, violences corporelles, parodies sexuelles ne font que se déchaîner en utilisant le fouet, la boue, la prise de sang interminable, la peur du tombeau dominée par la mascarade d'un faux enterrement, l'ingurgitation abusive d'aliments le tout dans une progression extrêmement laborieuse en fonction des situations rencontrées. Une vieille dame s'offre à une génération montante sans aucune retenue, joue aux cartes en se barbouillant la bouche de pèches au sirop. Tout est en miettes, managé par l'unique motrice encore en fonction, la luxure, compagnon de route à temps complet de ces deux esprits en rédemption temporaire. L'œuvre est difficile à deux doigts du traumatisme, ce n'est qu'un ramassis d'images surréalistes presque nauséabondes, si le surréalisme n'était pas un art. La dominance et la pitié s'exercent en alternances sur un ou plusieurs corps normaux ou en ruptures. Lis, portée en fagot par Fando écartelé entre dévouement et maltraitance, est caressée, étreinte de force, consolée, traînée, menottée, véhiculée à grand peine entre un tambour et un gramophone, sur des sols rocailleux. Tout le catalogue humain, allant de l'assistance à la perversion, est scanné sous un paysage aride et distant. Livrée à elle-même ou récupérée après avoir testée la terreur de l'abandon, elle livre, en fonction de ce qu'elle subit, repentir, imploration et larmes, à un abus de pouvoir positionné sur une médiation permettant à ses deux esprits en quêtes initiatiques de continuer vers cette ville Mythique, ne semblant être que l'anéantissement d'une conscience pervertie. Le contenu est théologien, sado masochiste, ce n'est que de la souffrance insoutenable offerte ou endurée, de l'auto destruction destinée aux autres, mais que l'on subit de plein fouet. Ces corps qui souffrent sont les nôtres. Un chemin de croix où tout nos comportements antinomiques sont visités, plutôt vomis sur la pellicule par un esprit fou aux allures de génie, du mal, ambassadeur de notre poubelle humaine, oscillant entre miséricorde, rigueur, bestialité, dominance et soumission, le tout juxtaposé par pulsions soudaines activées au hasard des rencontres. Tout est horrible, hallucinatoire, initiatique de ce qu'il faut absolument fuir. "Fando et Lis" est la visite d'un parc d'attractions nommé abandon de soi et de ses valeurs, n'ayant comme spectatrice qu'une pierre muette elle-même en décomposition. JIPI