LE FESTIN DE BABETTE - 1986

Titre VF LE FESTIN DE BABETTE
Titre VO Babettes gaestebud
Année de réalisation 1986
Nationalité Danemark
Durée 1h40
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 13
Date de sortie en France 23/03/1988
Thème(s)
Jeux (loterie)
Blixen (Karen)
Cinéma danois (ORIGINE)
Milieu culinaire (tous pays confondus)
Festival du Cinéma Nordique de Rouen (Grand Prix)
Commune de Paris (1871)
Oscar du Meilleur Film en Langue Etrangère
Réalisateur(s)
AXEL Gabriel
Chef(s) Opérateur(s)
KRISTIANSEN Henning
Musique
NORGAARD Per
Renseignements complémentaires
Scénario : Gabriel Axel
d'après la nouvelle de Karen Blixen .....
Narrateurs : Michel Bouquet (V.F.)
et Ghita Norby (V.O.) .....
Distribution : Forum Distribution

Visa d'exploitation : 67 494

Nota :

- Oscar du Meilleur Film en langue étrangère 1988

- Grand Prix, Festival de Rouen 1988

- BAFTA du Meilleur Film 1989 en langue étrangère
Acteurs
AUDRAN Stephane
LAFONT Jean-Philippe
WIVESSON Gudmar
KULLE Jarl
ANDERSSON Bibi
STEENSGARD Hanna
FEDERSPIEL Birgit
ROTHE Bendt
MOVIN Lisbeth
KJER Bodil
HASTRUP Vibeke
LERDORFF RYE Preben
KRISTIANSEN Cai
STROBYE Axel
RODE Ebbe
HAGEN ANDERSEN Asta Esper
KERN Pour
ANTONI Thomas
BASTIAN Gert
BENTZON Viggo
CHRISTENSEN Therese
LOHMANN Lars
MIEHE-RENARD Tine
PERFORT Holger
PETERSEN Else
PETERSEN Erik
WITH Ebba
UNIQUEMENT LA VOIX ===>
NORBY Ghita
BOUQUET Michel
Résumé

Babette, la cuisinière en chef du célèbre "Café Anglais" de Paris, se réfugie dans le Jutland, après la sanglante répression de la Commune (1871). Recueillie par deux vieilles filles de pasteur, elle se fait une humble petite place dans l'existence des villageois jusqu'au jour, où ayant gagné 10.000 francs à la loterie, elle décide de faire un "vrai repas français" en l'honneur du centenaire de la mort du pasteur...

>>> Malgré un certain humour, une minutieuse description de l'humilité, d'une vie consacrée aux oeuvres de bienfaisance, on reste finalement sur sa faim. Un comble !

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1988
- Image et Son numéro 437
- Cinéma numéros 399/400, 434 et 447
- Positif numéros 317/318, 326 et 334
- Cahiers du Cinéma numéro 405
Critiques (Public)
Cette côte danoise du Jütland, rongée par les vents et la pluie, clame au fil des jours, un chant langoureux nommé "austérité et sacrifice". C’est une vie de dévotion que Martina et Philippa s’imposent, sans remous ni révoltes. Le père est dur, enclavé dans ses principes, la vie n’est offerte qu’a Dieu. Martina et Philippa, un temps belles et désirables, sont courtisées, mais leurs destins est tracé. Ce sera une vie de dévotes, triste, loin des villes et des prétendants. Babette en fuite se réfugie en bout de course dans ce lieu perdu, s’intègre, apprend le langage local, se dévoue et récolte l’admiration de toute cette faune isolée. Nantie par un gain soudain, elle organise un succulent dîner français, commémorant le centenaire de la naissance du père de Martina et Philippa. Elle trime en cuisine, les convives aux visages de pierres muselés par les contraintes religieuses, s’interdisent toutes réactions devant ces plats servis hors du commun. Peu à peu l’alcool stimule de nouvelles couleurs sur des visages endormis. La parole dévie des procédures implacables imposées par ces croyances pures et dures. Des gestes tendres sont distribués, des mains touchent des visages. Le général Lorentz, ancien prétendant éconduit de Philippa, se pâme devant ces cailles en sarcophages, lui rappelant un séjour parisien agrémenté d’un merveilleux repas dans un café anglais, dont le chef cuisinier n’est peut-être pas si loin. Les efforts cachés sont la lumière du silence, quoi de plus merveilleux que de révéler son nom par un odorat, sans se montrer, s’isoler, transpirer dans l’indifférence, retranscrire ses passions par la disposition harmonieuse de mets dans une assiette, n’attendre aucune reconnaissance de convives rassasiés, quittant cette sainte table où certains se sont subitement éveillés à la vie. Babette, par cet anonymat, se positionne à l’égal de cette petite communauté coupée du monde, qui à l’écart de toute technologie, active admirablement une fonction unique : L’amour des autres dans la dévotion offerte à toute une existence. Cette très belle nouvelle venteuse et aride de Karen Blixen, remarquablement mise en images dénudées, déclenche le débat métaphysique de fond de nos sociétés possédant de moins en moins de repères. Comment se projeter par les autres en se servant de l'obscurité comme une lumière? JIPI