Une exemplaire maison des jeunes, "Alford House Youth Club" à Kennington Lane, un populaire quartier méridional de Londres, fréquentée par environ trois cent cinquante adolescents, la plupart issus des cités HLM de la localité. Le week-end, rencontres informelles et détendues; les filles papotent, les garçons s'entraînent au cricket. A la bibliothèque, Ron, un animateur, conduit deux fois par semaine, des débats aux sujets des plus variés, par exemple sur le prix, la qualité et la durée d'un costume pour les adolescents ou faut-il donner pareil en argent de poche à une fille et un garçon ? Discussion sur la peine de mort, son abolition. Tous les soirs, on met un disque à fond et on danse au club qui ferme immanquablement à vingt-deux heures trente. Certains des membres ont la permission de minuit et vont ensuite casser la croûte dans un boui-boui du coin, "Chez Tony" continuant leurs animées palabres. Parmi les gars de la cité, seuls Brian et Johnny vont encore à l'école. Les autres travaillent déjà. Johnny Kaye va faire de nuit les étalages au marché de Covent Garden. Bobby est postier depuis un an. Woody et Kenny sont en apprentissage. Frances a enchaîné les petits boulots. Janet est stagiaire chez une couturière de Mayfair. Woody est apprenti-boucher. Beryl travaille à la chaîne pour une industrie alimentaire. D'autres activités, éducatives ou ludiques se greffent sur l'emploi du temps des adhérents de la maison des jeunes, football en salle, couture, cours de dessin, de peinture. Et comme tous les samedis soir, un bal est organisé, avec un orchestre formé par des adolescents de la région. Chaque été les jeunes de Lambeth vont voir les anciens élèves de l'école, à Mill Hill, avec au programme, match de cricket, goûter et baignade...

>>> Intéressant et rare documentaire d'époque qui retrace avec pertinence et véracité ce que furent, fin des années 1950, une partie des loisirs de jeunes hommes et jeunes filles britanniques issus d'un milieu modeste, avec en filigrane, leurs espoirs et leurs possibles devenirs. Un convaincant exemple du fameux free-cinéma anglais dans toute sa spontanée fraîcheur et son indéniable efficacité !
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)