En treize petits chapitres de durée inégale, le réalisateur Werner Herzog filme l'état des lieux au Koweit, après que les forces irakiennes se soient retirées en mettant en feu intentionnellement plus de sept cent puits de pétrole dans le pays, peu de temps avant le déclenchement de la Guerre du Golfe. Avec la plupart des prises de vue filmées en plans larges, voire panoramiques, depuis un hélicoptère survolant les terres dévastées, imprégnées jusqu'à saturation des nappes de pétrole se déversant sans discontinuité dans un environnement apocalyptique éclairé par les flammes des puits en feu. Et c'est dans ce gigantesque chaudron infernal où de temps à autre de minuscules silhouettes humaines tentent de juguler le monstrueux incendie, avec quelques dérisoires machines, excavatrices, bulldozers et bennes, souvent inutiles face à l'intensité des flammes que seul l'emploi pondéré de la dynamite peut définitivement souffler, qu'un enfer à dimension humaine se met en place et en rage des semaines, des mois durant.

>>> Une vision à la fois grandiose, magnifique et désespérante, pour cette ode sinistre et démoniaque de la bêtise humaine qui confirme à nouveau que toutes guerres, tous conflits armés majeurs entraînent immanquablement une inévitable et conséquente catastrophe pour l'humanité, jamais complètement anodine ou circonscrite...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)