Adaptation de l'oeuvre de Mozart. Dès l'ouverture, Bergman nous entraîne dans sa vision poétique : ce n'est pas de l'opéra filmé, mais une représentation de théâtre. Il ne se sert pas du célèbre musicien-compositeur, pas plus qu'il ne s'abrite derrière le chef-d'oeuvre ; il y apporte son talent, son sens du Beau et sa compréhension de l'opéra. Cet enchantement qui séduit autant les mélomanes que les cinéphiles est le fruit de deux longues années de préparation et d'une centaine d'auditions pour le choix des interprètes. L'humour, le génie de Bergman sont à nouveau sans faille...
>>> Intéressante osmose entre Ingmar Bergman et Wolfgang Amadeus Mozart par l'intermédiaire de l'opéra, d'une indéniable réussite cinématographique...
Bibliographie
- Ecran numéros 38 et 42
- Avant-Scène numéro 162
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1976
- Télérama numéro 1495
- Cinéma numéros 200, 205 et 300
- Revue du Cinéma numéros 297 et 304
- Positif numéros 171/172, 177 et 497/498
- Cinématographe numéro 95
Critiques (Public)
Un émerveillement à l'image de celui qui illumine le visage de la jeune spectatrice, tout au long de la représentation. Oui, représentation, car seul parmi les cinéastes qui ont filmé des opéras, Bergman (aux antipodes les plus totales de Zeffirelli) a maintenu l'oeuvre dans son lieu de représentation intérieur, clos, scénique. La représentation elle-même se caractérise par de constantes touches d'humour (distanciation ? noter : les pancartes, lors des phrases un peu grandiloquentes sur l'amour, le bonheur, etc.). Quant à l'interprétation vocale, Pamina se distingue tout particulièrement, alors que sombre la reine de la nuit.
Seules déceptions (de taille, cependant) le montage rythmique qu'adopte Bergman lors de l'ouverture, avec les gros plans sur les spectateurs une idée beaucoup trop conventionnelle. Par ailleurs, ces spectateurs de tous âgés et de toutes races ressemblent "horriblement" à un melting-pot "Nations-Unies". Sobrement, un public "purement" scandinave n'aurait rien eu de choquant, ni de scandaleux. (ELIE ELIE)