Philosophe, misanthrope et misogyne, Axel Heyst s'est retiré sur une petite île dénommée Samburan, un avant-poste isolé et désertique des Indes hollandaises, qu'il occupe depuis près de deux ans, dans une solitude absolue, avec comme seule présence humaine, son taiseux domestique malais Wang. L'essentiel de son occupation quotidienne consiste à lire les ouvrages de son paternel, un prolifique écrivain aujourd'hui décédé. Fermement déterminé à mettre un terme à quelques vagues transactions fiduciaires et gestionnaires, il se rend sur l'île principale de Soerabaja, centre économique et administratif de la région, descendant au seul hôtel du lieu, tenu par le libidineux Auguste Schomberg qui se sent plein de concupiscence pour la gent féminine de l'Orchestre de Dames, et plus particulièrement pour son premier violon, la triste et jolie Alma. Pris par un inattendu élan de compassion, Axel Heyst propose à la demoiselle de l'emmener discrètement en jonque sur son île, en tout bien tout honneur. Enchantée par l'aubaine, elle accepte sans hésitation, provoquant le lendemain, par son absence, une énorme colère rancunière de Schomberg. Sur ses entrefaites, débarquent trois individus fort louches, menaçants et brutaux qui sont visiblement à la recherche d'un mauvais coup. Composé de l'énigmatique et plutôt inquiétant Mr Jones, de son secrétaire Ricardo et d'un homme de main, un certain Pedro, une sombre brute épaisse, l'étrange et malfaisant trio sera habilement orienté par le vindicatif hôtelier en direction de l'île de Samburan, censée recelée quelques conséquentes richesses...

>>> Même si l'adaptation cinématographique du célèbre roman éponyme du génial Joseph Conrad ne respecte pas scrupuleusement la trame de l'histoire narrée, imposant un dénouement heureux pour le couple fuyard, on évoquera sans aucune hésitation l'excellente interprétation de l'ensemble des acteurs présents ainsi qu'un bienvenu travail sur la lumière et l'harmonieuse composition de l'image...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)