Durant l'été 1970, Pierre Etaix, a suivi le podium de la station de radio Europe numéro 1 durant ses pérégrinations estivales et ainsi croqué la France et ses habitants en vacances. On n'échappe donc pas au ridicule de certaines prestations chantées sur scène, de quelques individus en quête de reconnaissance ou d'exhibition, souvent sifflés, conspués, par un public ingrat et réprobateur, d'ailleurs tout aussi médiocre que le chanteur improvisé souvent obligé d'abréger sa risible chansonnette. Quelques courtes interviewes sur des sujets d'époque ou des interrogations lourdement généralistes, comme les premiers hommes sur la lune, l'érotisme, le mariage, la publicité, essaiment le cours du film qui ne rate aucune occasion pour stigmatiser la laideur, la bêtise et la ringardise des vacanciers croisés. On a droit aussi au camping bondé, situé à coté d'une fréquentée ligne de chemin de fer, coudoyé par certains quidams depuis plus de dix-sept ans, ou bien à la narcissique présence d'un Maurice Biraud qui salue la foule et signe des autographes, une parade égocentrique d'un paon médiatique concomitante à des questions sur le vedettariat posées à tour de bras et de micros tendus. On n'échappera pas aux indécrottables jeux imbéciles des gens aux yeux bandés qui se font face et s'opposent à coups de fromage blanc et de sauce tomate ou bien dans des compétitions de biberons à vider dans un temps minimum, sans oublier l'incontournable et simiesque mât de cocagne...