Scénario : Andrzej Zulawski
et Christopher Frank .....
d'après le roman de ce dernier :
"La nuit américaine" .....
Script-girl : Elisabeth Rappeneau
Assistant-réalisateur : Laurent Ferrier .....
Décors : Jean-Pierre Kohut-Svelko
Distribution : S.N. Prodis
- Prix "Cinéfiches" (Meilleure Interprétation) pour Romy Schneider .....
- Les scènes avec Henri Coutet, Andrée Tainsy, Maritin, Philippe Clevenot, Zouzou et Sybil Danning furent coupées au montage .....
- Uniquement la voix pour José-Maria Flotats (celle de Fabio Testi) pour Michel Duchaussoy (celle de Klaus Kinski) et pour Martine Sarcey (celle de Nicoletta Machiavelli) .....
Nadine, une actrice dans la quarantaine, en mal de rôles et de scénarii marquants, mariée à Jacques Chevalier, un être lunaire, désenchanté, fragile et suicidaire, survit grâce à quelques participations épisodiques à de minables films alimentaires ("je fais çà pour bouffer") surtout des productions de série Z, à connotations lourdement érotiques, voire pornographiques. C'est lors d'un de ces fameux tournages, qu'elle aperçoit le dénommé Servais, un photographe free-lance, venu en catimini sur le plateau, prendre quelques clichés à la dérobée. Profondément ému par la jeune femme, ce dernier se rendra le lendemain chez la comédienne, proposant de lui rendre les photos, mais aussi de faire d'autres prises de vue, pour la couverture d'un magazine en vogue. De toute évidence, une attirance réciproque s'est constituée entre les deux protagonistes qui reste délibérément platonique. Servais, de son côté, est bien décidé à donner un discret coup de main à la carrière vacillante de la jeune femme, en subventionnant une pièce de théâtre ("Richard III" de Shakespeare) dans laquelle elle interprétera le rôle féminin principal. Pour cela, il devra continuer à s'encanailler avec le dénommé Mazelli, un être abject et sordide, qui lui prêtera une forte somme d'argent à condition de faire d'anonymes clichés, lors d'une énième partie fine, photographies fort explicites qui seront exploitées ultérieurement lors de lucratifs chantages. Après de studieuses répétitions, auxquelles Servais assiste de temps à autre, en douce et en amoureux silencieux, la première représentation officielle et publique se solde par un cruel échec critique. De son coté, Jacques qui s'enfonce dans une spirale morbide et désespérée, ne supportant plus la pitié (réelle ou imaginaire) de son épouse, à son encontre, met fin à ses jours. Tandis que Servais, après une farouche esclandre avec Mazelli et le non-respect du remboursement de sa dette, se fera copieusement rosser par les sbires du vil personnage. C'est ensanglanté, meurtri, le visage tuméfié, que Nadine va le découvrir, recroquevillé dans une pièce saccagée de son appartement, en situation de pouvoir enfin "interpréter" la fameuse scène liminaire du film...
- Cinématographe numéros 12 et 121
- Avant-Scène numéro 158
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1975
- Cinéma numéro 196
- La Revue du Cinéma numéros 294, 295, 319 bis
- Ecran numéro 34
- Télérama numéro 1692
- Positif numéro 166
Critiques (Public)
L'impossible amour sur fond de désespoir et d'incertitude pour ce qui est et reste le rôle le plus émouvant de Romy Schneider. "L'impossibilité de vivre ensemble, la folie de vivre séparé". Le sentiment amoureux est bien une souffrance et un combat où se traîne toujours un éternel perdant.
NOUNOURS
Un film plein de bruit et de fureur, grandiose dans sa démesure avec ses qualités et pas mal de défauts aussi. Notamment dans la foison des personnages inutiles : Roger Blin, Michel Robin, Nicoletta Machiavelli (leur talent n'est pas remis en cause).
Romy Schneider, bouleversante y trouve son meilleur rôle comme beaucoup d'autres : Fabio Testi, Klaus Kinski, Guy Mairesse (habitué aux seconds couteaux) Claude Dauphin et Gabrielle Doulcet sont immondes avec délectation.
Jacques Dutronc a un rôle formidable, mais même avec recul il est en dessous.
Quant à la musique de Georges Delerue, elle transcende ce film mémorable.
AXEL.
17/20 : Drôle de frayeur à la première projection, à laquelle on se fait très bien en visionnant le dvd une trentaine d'années plus tard ! S'accrocher, à cause des scènes sordides, et fondre à chaque fois que la musique le demande (Nadine Chevalier et Servais qui chavirent). Le fait que Romy Schneider ait disparu depuis ajoute aussi une dimension sidérante à son interprétation, on se dit qu'elle jouait son vrai rôle de femme au stade où elle était rendue. Mais dans le film, Nadine Chevalier sait-elle que le photographe qui la trouble a financé la pièce qu'elle joue ? On peut se le demander, il a l'air d'un curieux qui se balade sur les tournages pour le plaisir de mitrailler, et comme c'est d'abord elle qui le repousse (contrairement à ce que les bandes annonces affirment), le doute est entretenu. Ensuite, c'est le jeu de la séduction des êtres usés (la parade dans le monde animal, mais de façon permanente), de peur de se perdre, mais aussi pour relancer sans cesse le désir, ce feu-follet qui pourrait bien conduire à la solitude la pire, celle par abandon. Comment concilier la reconnaissance envers un compagnon qui fut un quasi-secouriste à une époque et la nouveauté qui vous terrasse ?... Dutronc est vraiment trop exécrable dans ce rôle, donc d'office le géant sexy séduit, toutefois c'est loin d'être gagné, et Zulawski l'a bien annoncé d'entrée de jeu : attention, un amour de cette trempe-là se mérite ! L.Ventriloque