UN TEMPS POUR L'IVRESSE DES CHEVAUX - 2000

Titre VF UN TEMPS POUR L'IVRESSE DES CHEVAUX
Titre VO Zamani baraye masti asbha
Année de réalisation 2000
Nationalité Iran / Kurdistan
Durée 1h17
Genre DRAME
Notation
Date de sortie en France 13/09/2000
Thème(s)
Cinéma iranien (ORIGINE)
Orphelins (Autres pays)
Contrebandiers (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
GHOBADI Bahman
Chef(s) Opérateur(s)
NIKZAT Saed
Musique
ALIZADEH Hossein
Renseignements complémentaires
Scénario : Bahman Ghobadi
Distribution : MK2 Diffusion

Visa d'exploitation : 99 919
Acteurs
AHMADI Ayoub
EKHTIAR-DINI Amaneh
YOUNESSI Rojin
EKHTIAR-DINI Kolsol.
EKHTIAR-DINI Madi
EKHTIAR-DINI Karim
SALEHI Rahman
EKHTIAR-DINI Nezhad
KARIMI Osman
YOUNESSI Jouvin
Résumé
Près de la frontière entre le Kurdistan et l'Irak, les moult difficultés de cinq frères et soeurs orphelins pour subvenir
à leurs besoins et trouver le moyen de faire opérer le benjamin, souffrant d'une grave maladie .....
Bibliographie
Critiques (Public)
Tourné dans les montagnes du Kurdistan iranien, à la frontière de l’Iran et de l’Irak, ce film est un hommage à la volonté sans limites dont l’homme peut être capable. Lorsque c’est, comme ici, pour une cause perdue d’avance, cela atteint au sublime. Le tour de force était de ne pas tomber dans le pathétique. Film âpre, passionnant, Un temps pour l’ivresse des chevaux est le film à découvrir de la rentrée.

Décidément, le cinéma iranien se porte bien. On connaissait Abbas Kiarostami et Mohsen Makhmalbaf. Deux réalisateurs remarquables s’imposent à leur tour : Samira Makhmalbaf qui a obtenu le Prix du Jury pour Le tableau noir, et Bahman Ghobadi. Il a obtenu la Caméra d’or pour ce premier film dont le titre est déjà à lui seul tout un poème. En fait de chevaux, il s’agit de mulets qui transportent des marchandises en contrebande de l’Iran en Irak, et retour. Le froid et tel dans ces montagnes enneigées que l’on donne de l’alcool aux animaux pour qu’ils supportent le voyage. Le film s’ouvre sur des petites mains qui empaquettent des verres tandis que la voix off d’une fillette commence à raconter l’histoire de sa famille. Ils sont cinq frères et sœurs, orphelins, qui subsistent comme ils le peuvent. L’un d’eux souffre d’une maladie grave. Il a quinze ans. Il est porté comme un bébé, le corps disloqué. Chaque jour l’affaiblit davantage jusqu’au jour où le médecin conseille de l’opérer. Il pourrait survivre huit à neuf mois de plus. Mais cela coûte cher. La grande sœur se sacrifie en acceptant d’épouser un homme qu’elle n’aime pas : un Irakien qui promet de les aider et de payer l’opération en Irak. Mais la famille du marié refuse de prendre en charge ce petit bout d’homme que sa sœur a emmené avec elle dans un sac ficelé sur un mulet. Comment défier le froid et la pauvreté ? Comment faire un pied de nez à la mort qui rôde ? Avec toute l’énergie du désespoir, l’aîné va s’acharner contre le destin. Le film ne cède à aucune compassion. Il n’est pas temps de s’apitoyer car le temps presse. C’est l’urgence d’agir, de trouver de l’argent, de passer la frontière qui est le moteur, de faire se relever un mulet, couché dans la neige parce qu’il est ivre alors qu’il faut vite échapper à une embuscade. Proches du documentaire, les séquences avec les contrebandiers sont vraiment intéressantes avec des plans d’une fulgurante beauté quand les hommes sont perdus dans ces paysages immenses, désolés, entre ciel et neige. En ombres chinoises, les silhouettes se détachent sur les crêtes blanches, et c’est avec une caméra à distance que les moments les plus graves sont traités, leur donnant plus de force encore, comme lorsque l’enfant malade est rejeté par la belle-famille de sa sœur et qu’un cheval est donné en compensation. C’est la réalité de ce pays qui est évoquée aussi avec le témoignage de cet adolescent obligé de faire de la contrebande parce qu’il ne peut cultiver le lopin de terre qu’il possède. Le terrain est miné. Entre fiction et documentaire, filmé avec une belle maîtrise, Un temps pour l’ivresse des chevaux est un film émouvant qui a su échapper à la sensiblerie. Avec ses grands yeux noirs portés sur nous, ce petit d’homme en ciré jaune, assis dans la neige, ne pleure pas. Il nous interpelle. Elsa Nagel

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