Olivier enseigne la menuiserie dans un centre de rééducation pour jeunes délinquants en réinsertion. Il a quatre garçons dans sa "classe" et refuse, tout d'abord, de prendre un nouveau en apprentissage, malgré que ce dernier semble susciter pour lui un intérêt indéniable et une curiosité presque maladive. Il finira tout de même par l'intégrer dans son groupe. En fait, le jeune homme, âgé de seize ans, avait étranglé son jeune fils, dans sa voiture, lors d'un banal vol de transistor...
>>> Sur le thème du pardon et de la possible rédemption, une évidence...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2003
Critiques (Public)
Cette quête d'une attente dans un
travelling perpétuel sans appui
musical où le fardeau d'une pièce de
bois symbolise le fardeau de la croix
commence par nous déconcerter et finit
par nous émouvoir.
G FAUCON
18/20 : Avec leur caméra ultra-légère portée à bout de bras, les Frères Dardenne scrutent Olivier, ce menuisier un peu sévère de prime abord, qui transmet le métier à des jeunes en difficulté sociale. Il y a du suspense dans cette intrusion au ras des faits et gestes, dialogues brefs, pas de musique du tout. Autre particularité, cette étrange ceinture évitant à l'artisan-éducateur d'en avoir plein le dos. Drôle de volte-face pour s'encombrer du meurtrier d'un des siens... Rester du côté de la vie, c'est le propre des éducateurs les plus purs, mais alors cette tension resserrée sur les personnages n'annonce rien de bon au contraire... J'ai trouvé que le jeune Francis (Morgan Marinne, dont c'est le premier rôle) incarne avec force ce délinquant enfant qui a purgé sa peine et serait apte à renaître. Il forme, avec Olivier Gourmet, le tandem apprenti/patron que le boulot oblige au respect mutuel : de l'application, de la discipline, le métier met en valeur les hommes... Mais voici quelques détails sur le meurtre, cet instant qui jette toujours un froid... Les jours passent, à l'occasion de trajets dans la région, la fibre père-fils semblerait se déplacer par pulsions, comme si l'instinct était plus fort que la raison ou le souvenir. A les voir complices, à l'épreuve ou concentrés sur leurs planches, deux murés qui se comprennent... Qui sait, toutes choses restant relatives, si le fils légitime, dans le noble travail du bois, aurait approché cette grâce avec l'adulte, j'en suis venue à me le demander ! L.Ventriloque