Eddie Anderson, un publiciste renommé souffre d'une grave dépression, d'un lancinant mal de vivre qui le fit se jeter en voiture contre un camion. Entre son père malade, le souvenir d'une liaison passagère avec Gwen, son retour à la maison de son enfance, l'homme se perd pour mieux retrouver ses racines personnelles, jusqu'à l'internement provisoire dans une moderne clinique psychiatrique...
>>> Un inoubliable chef-d'oeuvre d'un abord quelquefois ardu et complexe, sur le thème de la perte de l'identité et le refus des compromissions avec le système...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Positif numéros 114 et 117
- Télérama numéros 1062, 1299, 1414
- Le Nouvel Observateur numéro 288
- Les Lettres Françaises numéros 1329 et 1336
- Cinéma numéros 139,140,143,148
- Téléciné numéro 163
- Cahiers du Cinéma numéros 183 et 184
- Ciné-Revue numéro 42 (69)
- Cinémonde numéros 1779 et 1838
Critiques (Public)
La réussite entretient parfois un curieux paradoxe, un manque, une liberté passée, restaurée par des flashbacks courts, puissants.
Les choix, alimentés par l’air du temps, s’avèrent matériellement payants, mais génère un mal de vivre menant vers la consultation fréquente d’une caverne interne secrète, sur le fil du rasoir, entre ce que l’on est, ce que l’on fut et ce que l’on aurait aimé être, le tout soudainement, en vrac, sans respect chronologique.
Evangélos, dépressif suite à l’accumulation de déceptions engendrées par un choix plus alimentaire que naturel, tutoie la folie, entre rêves et réalité, dans un luxe sans âme.
Ce qui est, malgré le confort et les baies vitrées, se révèle insupportable et ennuyeux. La scène d’ouverture, montrant un couple mécanisé dans ses procédures quotidiennes, est déprimante, presque drôle.
Un fiasco quotidien, drainant des échappatoires sécurisantes ou à risques, tout dépend l’endroit où le processus se déclenche.
"L’arrangement" alterne quelques longueurs, que des retours en arrière, courts et vifs, arrivent à colmater. Elia Kazan n’a pas fait simple, en donnant le jour à cette œuvre curieuse, nécessitant avant de l’ingurgiter, une bonne nuit de sommeil.
Faire les bonnes connections, en pleine possessions de ses moyens, en jaugeant bien l’utile et l’agréable, afin de ne pas en payer le prix fort plus tard, est sans nul un des accès de ce film très spécial, long et laborieux où le visage creusé et blanchi d’Evangélos montre à quel point le parcours d’origine choisi n’engrange qu’un mal de vivre tenace, que quelques moments d’irréalités presque hystériques parviennent à dissiper.
JIPI