Le dénommé Duval, administrateur patenté du "Nouvel Eden", un théâtre-cabaret du quartier parisien de Montmartre, voit d'un fort mauvais œil la constance baisse du nombre de spectateurs dans son établissement, une clientèle qui ne semble plus être intéressée par les exhibitions dansées de Ninette, la prima donna de sa revue actuelle. Sur les pressantes suggestions du vicomte François de la Roche de Maudry, il accepte d'accompagner ce dernier au "Lapin Rouge, un bastringue du quartier fort animé pour voir la prestation de la vedette du lieu, la dynamique Susana Armard plus connue sous son avenant nom d'artiste, Célimène. Subjugué par la virevoltante démonstration de la jeune femme, il l'engage illico, faisant d'elle en l'espace de quelques semaines seulement la nouvelle coqueluche de la capitale. Devenue entre temps la maîtresse attitrée de l'aristocrate, elle se sent néanmoins bien des attirances pour le séduisant Miles Seward, un fringant jeune diplomate de l'ambassade d'Angleterre qui, peu à peu, éprouve lui aussi quelques réciprocités affectives pour la belle, malgré ses engagements avec une jeune femme de son pays, la douce Dorothy Madison. C'est l'occasion inespérée qu'attendait la rouée Christina Landrolet pour récupérer l'attention et les largesses du vicomte qui l'avait répudiée pour sa rivale Célimène. C'est donc avec beaucoup de conviction et de manœuvres qu'elle opère pour qu'une liaison se mette officiellement en place entre Miles et cette dernière. Mais notre diplomate, amoureux fou, ne veut pas d'une banale aventure, mais d'un mariage en bonne et due forme qui obligerait la séduisante créature à quitter son monde de frivolités...

>>> Il est indéniable que cette œuvre du prolifique Michael Curtiz ait pris un coup de vieux, bien engoncée dans la naphtaline de quelques revues scéniques d'époque, aujourd'hui d'une évidente incongruité dans leur ahurissante et risible parade. On peut déplorer de même la risible prestation de l'actrice principale, Lili Damita, qui surjoue lourdement l'hystérie ou l'ennui au point de décrédibiliser son personnage et ses supposées talents d'actrice. Seules scènes qui méritent une bonne appréciation, celles, peu nombreuses, vers la fin, qui côtoient légèrement le mélodrame...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)