MEDEE - 1969

Titre VF MEDEE
Titre VO Médea
Année de réalisation 1969
Nationalité Italie
Durée 1h50
Genre DRAME
Notation
Date de sortie en France 30/01/1970
Thème(s)
Euripide (Åὐñéðßäçò)
Sacrifices humains (tous pays confondus)
Cinéma italien (ORIGINE)
Poisons (Cinéma italien)
Réalisateur(s)
PASOLINI Pier Paolo
Chef(s) Opérateur(s)
GUARNIERI Ennio
Musique
PASOLINI Pier Paolo MORANTE Elsa
Renseignements complémentaires
Scénario et dialogues : Pier Paolo Pasolini
d'après l'oeuvre d'Euripide .....
Commentaire musical : Elsa Morante
Distribution : Planfilm

Visa d'exploitation : 36 687

Nota :

- Prix Catholique à Venise en 1969 .....
Acteurs
CALLAS Maria
TERZIEFF Laurent
GENTILE Giuseppe
GIROTTI Massimo
CLEMENTI Margareth
CHIO Anna Maria
JABARA Paul
WEISS Gerard
TRAMONTI Sergio
BARBINI Luigi
DUREGON Giampaolo
MASIRONI Luigi
PAMPHILI Mirella
MASIRONI M.
DAVOLI Ninetto
BRANDIZI Gianni
JACOBBY Franco
DEGLI ESPOSTI Piera
CUMANI QUASIMODO Maria Clementina
CHIARCOSSI Graziella
TROMBETTI Giorgio
STEFANELLI Simonetta
Résumé

Quand Jason et ses fidèles Argonautes, débarque sur la mystérieuse île de Colchide afin de s'emparer de la mirifique Toison d'Or, il fait la connaissance de Médée, la fille du roi, qui s'apprêtait à fuir avec l'inestimable symbole/trophée de l'île. Une passion s'ébauche rapidement entre les deux protagonistes. Médée, après avoir tué son frère qui voulait l'empêcher de partir, quitte son rivage avec Jason, en route vers Corinthe...

>>> Une somptueuse fresque antique qui reste l'unique film interprété par La Callas...

Bibliographie
- Image et Son numéro 238
- Télérama numéro 1048
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéro 412
Critiques (Public)
« Médée », bien plus qu'un simple film, est un cri harmonieux, chantre de poésie, de réalisme et de lyrisme. Rares sont les oeuvres aussi belles et aussi complètes que ce film qui allie vérité universelle, mythologie et rêve. Un des plus beaux films de tous les temps.   -P-H CRAVE

Ce film est sublime, et surtout Maria Callas, qui fait de la magicienne de Colchide une véritable femme vivante. Il faut savoir que c'est elle qui a tiré d'un long oubli l'opéra "Medea" de Luigi Cherubini, à Florence en 1953, et qu'elle en fit un de ses rôles majeurs. Il est fort dommage que ce film extraordinaire ne passe jamais à la télévision et qu'il ne soit pas commercialisé en vidéocassette. Un film merveilleux par le goût de Pier Paolo Pasolini et par le génie de la divine Maria Callas ..... 

Ce qui est envoûtant, est intemporel, Médée représente une parfaite illustration d'une progression lente, ennuyeuse presque, fixe si l'on ne désigne pas ses longueurs interminables comme de l'art. Médée à trahie les siens pour l'amour de Jason, ce n'est pas évident d'en faire une certitude, tant les images sont peu mouvantes, à peine convaincantes, posées sur de longs regards fixes et silencieux. Maria Callas offre un profil généreux, scruté par la caméra de longues secondes. Le cadrage pasolinien est volontairement déroutant et imparfait, ne montrant parfois que trois quart de ciel, admiré par un visage sans corps. Certains comportements sont anachroniques avec ces clins d'oeils et ses sourires modernes, abusivement trop chargés pour l'époque. Pasolini dénude les chairs masculines, elles semblent trôner et avouer l'homosexualité meurtrière du cinéaste, par leurs influences outrancières sur le film, le maître impose ses gitons dans une nature infinie d'un blanc teintée de rouge, les rituels sanglants sont acceptés par des sourires inconscients, les visages sont voilés et s'embusquent dans des tenues d'un autre temps. L'esthétisme l'emporte sur l'histoire, si l'on veut approfondir le texte d'Euripide, inutile de s'aventurer dans ces deux heures pénibles récupérées et imposées par un cérébral atypique, se servant d'un classique pour s'ébattre. Certes le manque de dynamisme est largement comblé par des décors et des costumes magnifiques, l'emportant sur un conversationnel réduit au maximum. Certaines scènes décisives, d'une violente insoutenable, sont atténuées par une approche lointaine. Pasolini donne la priorité à l'espace en le nommant macrocosme, celui-ci avale l'homme, minuscule fourmi se débattant dans des cérémonies barbares ignorées par une architecture elle même tourmentée par ses formes. La lumière est vaste sans limites, sa force minimise de petits corps rongés par la puissance inassouvie, cette toison d'or est convoitée, volée, par une femme détruite, suite à un amour violent, sous la coupe d'une chaleur torride. Une extraordinaire passion est annihilée, le calme flamboyant des étendues est oppressant, un lyrisme absent prend forme par de longs silences. La nature absorbe les vitalités de ses composants. Médée est dévorée de l'intérieur, la clarté de ces vastes distances reste imperturbable devant une nature humaine managée uniquement par ses passions et ses violences, le tout sur une terre désolée. JIPI