1914. Une pétulante orpheline prénommée Anna, qui vit avec sa tante Aliona dans le petit village rural de Riazan, plaît beaucoup au jeune et dynamique Iwan, fils du libidineux Wassilij Schironin, un arrogant et riche propriétaire terrien, habitant une ferme cossue de la bourgade voisine. Alors que ce dernier est farouchement opposé à la relation qu'entretient sa fille avec un pauvre forgeron de la région, il acceptera pourtant de marier son rejeton avec la petite orpheline, maladivement obnubilé par la beauté et la fraîcheur de la demoiselle, au point d'éveiller la jalousie et les soupçons de sa compagne, une lascive veuve avec laquelle il s'était mis en ménage. C'est durant le mois d'août de la même année que l'annonce de la déclaration des hostilités de la Première Guerre Mondiale envoie tous les jeunes hommes valides de la contrée au front. L'incorporation d'Iwan va finalement arranger et préciser les lubriques inclinations du vieux Schironin, abusant finalement de la situation et de la jeune femme, la pauvre créature se retrouvant enceinte de ses oeuvres. Sans aucune nouvelle de son époux, recluse aux plus basses besognes de l'exploitation agricole, sans cesse vouée à l'opprobre des villageois, Anna se sent perdue à l'annonce, quelques années plus tard, du retour de son mari, longtemps retenu prisonnier dans un stalag...

>>> Une excellente restauration de la Cinémathèque Française, vue lors du traditionnel festival "Il Cinéma Ritrovato" 2013 de Bologne, consacrant une rétrospective à Olga Preobrazhenskaya, considérée comme la première réalisatrice soviétique, qui travailla souvent conjointement avec Ivan Pravov, ne dédaignant nullement de passer de l'autre coté de la caméra, comme actrice dans une demi-douzaine d'autres films de l'époque. C'est avec un évident contentement que nous avons revu cette indéniable curiosité lors du 42e Festival International du Film de La Rochelle, l'année suivante...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)