Ecrivain pamphlétaire, dans une revue satirique baptisée bien à propos "Le Diable" qui fustige constamment, en mots cinglants et dessins suggestifs, l'ordre établi sous toutes ses formes, politiques, sociales et religieuses, et pour laquelle il se retrouve enfermé, en attendant un prochain procès, le dénommé Rafal a comme deux autres compagnons de cellule, un certain Sixte, un prêtre meurtrier qui a renié son sacerdoce et un infatué malfaiteur, spécialisé dans la prompte ouverture des coffres-forts. Commence une quotidienne et obligée promiscuité, avec des rapports et des tête-à-tête quelquefois tendus, des questionnements existentiels et surtout pour notre journaliste, des échanges verbaux qu'il use et utilise pour l'écriture d'un grand roman. Sujet à d'affables et périodiques interrogatoires par les autorités de la prison afin d'étayer son dossier de mise en cause, Rafal va bientôt être la victime d'un brutal accès de fièvre, alors même qu'une virulente épidémie de typhus commence à décimer gardiens, détenus et militaires, et va se retrouver mis en quarantaine...

>>> Un intelligent et subtil huis clos pénitentiaire, d'une étonnante finesse dans son propos essentiel et subjacent, la genèse littéraire, que l'on peut extrapoler à la création artistique en général, transmuant la réalité au gré d'un imaginaire fertile, d'un état d'esprit en ébullition, d'un délire intellectuel ou maladif passager : la vérité individuelle n'étant qu'une déformation constante, une transformation ininterrompue de la réalité...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)