Un petit intérieur bourgeois typique, à l'heure de l'habituel repas du soir. La femme s'apprête à mettre la table alors que l'homme, un banal employé de banque, se prélasse et rêvasse sur le divan, intrigué et attiré par les incessantes trainées lumineuses qui parcourent en tous sens, par un effet de chaotiques reflets, le plafond de la pièce. Se crée insidieusement une magnétique attirance irrépressible qui attire notre quidam vers la fenêtre et lui déverse toute l'animation nocturne d'une rue en pleine effervescence d'activités et foisonnements multiples. Et la réaction ne se fait guère attendre, face à la monotonie et la banalité de son existence, avec ce besoin de sortir des quatre murs de son quotidien et s'immerger dans le vivifiant inconnu du dehors. Une plongée insoupçonnée dans le trouble d'un affairisme crépusculaire va le faire croiser une pimpante prostituée dont le seul but est de le mener vers deux comparses qui espèrent bien le dépouiller dans de fallacieux jeux de cartes et d'argent. De fil en aiguille et en perdition, il se retrouve accusé du meurtre d'un autre quidam, lui aussi englouti par l'attrait d'une existence débordante et débridée. Finalement disculpé par le témoignage d'une enfant, il retourne, penaud, palot et falot dans son chez soi conjugal...

>>> Une œuvre dramatique d'une extrême modernité, traversée d'étonnantes séquences avant-gardistes et des acteurs puissamment imprégnés de leurs rôles...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)