LOCATAIRES - 2004

Titre VF LOCATAIRES
Titre VO Bin-jip
Année de réalisation 2004
Nationalité Corée du Sud
Durée 1h30
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 15
Date de sortie en France 13/04/2005
Thème(s)
Golf
Moto(cyclettes) et autres scooters (Autres pays)
Boxe (Autres pays)
Prisons (Cinéma coréen) (du sud)
Réalisateur(s)
KIM Ki-Duk
Chef(s) Opérateur(s)
JANG Seong-Back
Musique
SLVIAN
Renseignements complémentaires
Scénario : Ki-Duk Kim
Distribution : Pretty Pictures

Visa d'exploitation : 112 160

Nota : Lion d'Argent, Venise 2005 .....
Acteurs
JAE Hee
JANG Hoon
LEE Seung-Yeon
PARK Se-Jin
Résumé

Jeune beau ténébreux mutique, au visage d'ange et à la silhouette androgyne, Tae-Suk, à l'aide de sa puissante moto, sillonne les quartiers de la ville, distribuant des prospectus aux portes des maisons et des appartements. Ce qui lui permet, ultérieurement de connaître celles et ceux qui sont inoccupés ou désertés et de les occuper, sans jamais rien y voler. Un jour, il se fait surprendre par la délicieuse Sun-Hwa, une femme régulièrement battue par son époux avec laquelle va se tisser, peu à peu, une puissante et fascinante complicité réciproque...

>>> Une oeuvre minimaliste dans ses dialogues, sorte de songe fantomatique éveillé, nimbée d'une étrange tendresse diffuse qui mérite que l'on s'y perde durablement...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2006
Critiques (Public)
J'ai choisi ce DVD presqu'au hasard... attiré d'abord par la pochette puis par le compte rendu pourtant minimaliste au dos de cette pochette. Il est vrai que j'aime beaucoup le cinéma asiatique et que je suis très curieux de le découvrir sous toutes ses facettes. "Locataires" est un film réalisé par le sud-coréen Kim Ki-duk et sorti en 2005. C'est un film étrange où le réalisateur flirte en permanence avec l'irréel. Au départ; il y a un homme jeune "Sun-houa" interpreté par Lee Seung-yeon, il vit d'errance en errance et de squat en squat. Il a une manie... se prendre en photo devant le portrait des gens à qui il emprunte l'appartement. Lors d'une de ses visites impromptues, il va rencontrer l'amour, le vrai sous les traits de "Min-kyu" (jouée par Kwon Hyuk-ho). Maltraitée par son mari, c'est "Sun-houa" qui va la sortir de ses griffes. Nos deux "Roméo et Juliette" vont partager un bonheur fragile et aussi ensemble une vie d'errance au gré de leurs maisons de passage. Les deux héros ne se parlent pas et pourtant donnent l'impression de se connaître parfaitement... Tout au long de leur périple, ils vont s'aimer sans jamais se le dire... mais vont se heurter à l'incompréhension des autres face à la vie qu'ils ont choisi de vivre ou plutôt face à ce que la vie fait de leur vie... tant il est vrai que les deux personnages semblent soumis. La femme a cette soumission propre aux êtres qui cherchent à fuir et sont prêts à tout pour ne plus continuer à vivre leur vie. L'échappatoire sera le jeune homme qui lui est soumis comme quelqu'un qui a capitulé face à la société dans laquelle il ne se reconnait pas ou plus. Pour lui bien sûr, l'échappatoire a le visage de cette femme. Se heurtant tantôt à la violence physique et spirituelle du mari trop possessif, tantôt à celle plus gratuite de la police... nos deux amoureux vont se perdre puis se retrouver dans un monde où la réalité a doucement fait place à l'imaginaire. Kim Ki-duk a mis un soin particulier à donner une tournure mystérieuse à la fin de son film. Le spectateur se demande si ce qu'il a vu sur son écran s'est réellement passé... ou n'a t'il pas tout simplement été envoûté par des fantômes ayant investi son téléviseur comme les personnages du film ont squatté ces appartements de fortune ? Le réalisateur confirme lui même l'aspect surréaliste de son film en écrivant : "Il est impossible de savoir si le monde dans lequel nous vivons est rêve ou réalité". Tout est dit !  Pierre Troestler