LA LIGNE DE DEMARCATION - 1966

Titre VF LA LIGNE DE DEMARCATION
Titre VO
Année de réalisation 1966
Nationalité France
Durée 1h55
Genre DRAME
Notation 13
Date de sortie en France 25/05/1966
Thème(s)
La Résistance (et la collaboration) -Seconde Guerre Mondiale- (Cinéma français)
Suicide (Cinéma français)
Réalisateur(s)
CHABROL Claude
Chef(s) Opérateur(s)
RABIER Jean
Musique
JANSEN Pierre
Renseignements complémentaires
Scénario : Colonel Rémy
d'après ses autobiographies .....
Adaptation et dialogues : Claude Chabrol
Caméra : Claude Zidi
Distribution : C.C.F.C.

Visa d'exploitation : 31 362
Acteurs
RONET Maurice
SEBERG Jean
GELIN Daniel
AUDRAN Stephane
PERRIN Jacques
YANNE Jean
ROQUEVERT Noël
DUMAS Roger
DAVID Mario
MAURY Jean-Louis
GEGAUFF Paul
BERRI Claude
LEVEILLEE Claude
KOLLDEHOFF René
BENTO Serge
HAVARD René
GUALDI Pierre
LE GOFF Jean-Louis
LENOIR Rudy
SERVIEN Gilbert
ZARDI Dominique
ATTAL Henri
BUCCHINI G.
DACQUIN Michel
O'BRIEN David
PALYS L.
GERSTER J.
CURRAN Bill
OUTREY G.
ARNOUX Jean-Marie
KERN G.
Résumé

Durant la Seconde Guerre Mondiale, en 1941, les résistants français ont bien des difficultés pour faire franchir certaines personnes recherchées par les Allemands, la fameuse ligne de démarcation qui passe près d'un petit village jurassien situé près de Dole. Le comte Pierre de Damville, blessé au Front et au jambes semblent se désintéresser désormais du conflit. Pourtant, grâce à son ultime prise de conscience et au réveil tardif d'un patriotisme aigri, il sauvera un résistant pourchassé...

>>> Un honnête film de Chabrol, pour lequel on ne se ferait tout de même pas fusiller !

Bibliographie
- Cinéma 66 numéro 108
- Télérama numéro 851
- Télé-Ciné numéro 131
- Cahiers du Cinéma numéro 182
- Image et Son numéro 279
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
Il est nécessaire de subir des évènements tragiques afin d'embellir le mot "survie" de tous ses apparats bons ou mauvais. Un contexte d'occupation va s'en charger. Braves, désabusés, opportunistes, dénonciateurs et lâches se déchaînent sous la baguette d'un teuton en uniforme ou en gabardine noire. Le nazi s'étonne que l'Anglaise ne soit pas dans un camp, le cafetier socialiste fait l'éloge funèbre d'un aristocrate qu'il méprise. Un long plan séquence, montrant l'arrestation d'une famille juive, accuse les divisions d'un village alimentant une inertie au service de l'occupant. La nuit permet à des citoyens devenus fauves d'appliquer la sentence suprême en n'offrant que leurs uniques arguments. Chaque composant de cette parcelle rurale semble plus en phase avec les comportements de son métier plutôt que par des réactions humaines. Le docteur réagit en docteur, protège le parachuté plus par déontologie que par humanité. Le curé confesse le soldat allemand, le coiffeur coupe les cheveux du dénonciateur, l'officier occupé en impose par le grade à des subalternes occupant. Ce n'est qu'une mascarade entre protagonistes activés en fonction du pouvoir de leurs uniformes et de leurs définitions, paravents récupérateurs de leurs abus. La panoplie militaire allemande lutte contre la panoplie de survie du citoyen qu'il soit cafetier, gendarme, coiffeur, curé, aristocrate ou passeur. L'homme ne débat avec l'homme que par la différence d'une enseigne vestimentaire. "La Ligne de Démarcation", dernier noir et blanc de Claude Chabrol, mêle des villageois plus coriaces par le verbe incompris que par l'action, à une distribution au look Saint-Germain des prés. Il faut imposer le chignon à Jean Seberg pour l'évacuer de "A bout de souffle". On peut regretter le choix de l'apport en avant d'une bourgeoisie plus raffinée et déterminée, au détriment de villageois en retrait aux mœurs moqueuses, lâches, brutales, mesquines et divisées. La fracture, au même titre que cette ligne de démarcation, est perceptible en interne entre deux mondes. Offrir une mort de prestige au médecin et une mort pitoyable au passeur à l'intellect plus sommaire n'est-ce pas classifier ce qui ne peut l'être en de tels moments douloureux. Heureusement il y a le coup de gueule final du regretté Noël Roquevert. JIPI