Un petit village transalpin en pleine canicule estivale, alors qu'une procession religieuse vient de quitter l'ancestrale église locale, avec en tête les traditionnels porteurs d'une vénérée statue de la madone. Lorsque soudain une salve crépite, détériorant la sainte représentation et créant un mouvement de panique parmi l'assemblée. Les coups de feu proviennent du premier étage d'une maison de la grande place et ont été tirés par un certain Mario Andreoli qui s'est solidement barricadé dans le bâtiment. Rapidement les forces de police interviennent en sécurisant les alentours et le caporal-chef Damiani qui connaît bien le résident des lieux, tente d'intervenir et de négocier. Pour toute réponse à ses questionnements et ses interjections, de nouveaux tirs qui ne semblent pas être donnés pour tuer mais plutôt tenir à distance toute personne voulant s'approcher de trop près. Il est vrai que l'homme retranché dans ses murs est outrancièrement armé, avec plusieurs fusils mitrailleurs, quelques pistolets, des boîtes de munitions à profusion et même quelques grenades prêtes à être dégoupillées. Dans l'appartement, gît un corps à moitié recouvert d'un drap de lit, celui de la belle-mère certainement abattue, alors même que son épouse tente de calmer le forcené et que leur petite fille ne cesse de pleurer, profondément perturbée...

>>> D'une architecture scénaristique fort minimaliste, ne s'encombrant d'aucune explication concrète ou psychologique sur le comportement extrémiste de l'homme barricadé, cette réalisation de Gian Vittorio Baldi distille un constant malaise psychologique par l'usage habile et précis de plans rapprochés, de prises de vue imprécises et mouvantes imprégnant ainsi l'ensemble de la scénographie d'une permanente dramaturgie dont l'issue semble de toute évidence mortifère...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)