Film britannique en légère anticipation, tourné en 1966 et censé se dérouler quatre ans plus tard, qui nous raconte l'histoire (aujourd'hui banale) d'une incontournable vedette de la scène, Steven Shorter, dont les spectacles sur scène, d'une rare violence, galvanisent les foules, du pré-adolescent boutonneux aux grands-parents cacochymes, et sont devenus une mine d'or incommensurable pour ses managers et ses sponsors. Le puissant impact médiatique sur une majorité de la population en fait indirectement l'otage du gouvernement et des publicistes. Ainsi, une gênante pléthore dans la récoltes des pommes, susceptible de provoquer des perturbations économiques, fera prendre aux politiciens la décision de faire croquer ce fruit surabondant, à notre naïf chanteur, à chacune de ses apparitions, en live ou en différé, stupide exemplarité suivie par la masse. Lorsque ses excès scéniques, enfermé menotté dans une cage, entouré de flics vociférants, justifiés à l'époque par les plus hautes autorités politiques : "Nous avons actuellement un gouvernement de coalition. Il est intervenu auprès des agences de spectacles pour qu'elles canalisent la violence de la jeunesse, afin qu'elle soit heureuse et n'encombre ni les rues, ni la politique." ne sont plus de mises, il est décidé de donner désormais à ses tours de chants une dimension mystique, avec la bénédiction des pontes ecclésiastiques qui organisent "une semaine de la croisade chrétienne" avec comme cadre, le grand National Stadium de Londres. Une incessante manipulation, dont le jeune homme souffre de plus en plus, seulement soutenu par une jeune journaliste, Vanessa Ritchie, qui va tenter de l'aider à voir clair...
>>> D'une violence éthique et morale inouïe, traversée d'une radicalité inhumaine et vomitive, cette oeuvre majeure de Peter Watkins, profondément visionnaire, dénonce un scandaleux état de fait et de culture, largement entré dans les moeurs et les outrances, aujourd'hui et à tout jamais, assujetti aux sonnantes exigences du business...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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