INDIGENES - 2006

Titre VF INDIGENES
Titre VO
Année de réalisation 2006
Nationalité France / Maroc / Algérie / Belgique
Durée 2h08
Genre DRAME
Notation 15
Date de sortie en France 27/09/2006
Thème(s)
Etoiles d'Or du Cinéma Français ( Meilleur Film)
Racisme (Cinéma français)
Désertion et déserteurs (tous pays confondus)
Deuxième Guerre Mondiale (Cinéma français)
Armée (Cinéma français)
Réalisateur(s)
BOUCHAREB Rachid
Chef(s) Opérateur(s)
BLOSSIER Patrick
Musique
AMAR Armand
Renseignements complémentaires
Scénario : Rachid Bouchared
et Olivier Lorelle .....
Distribution : Mars Distribution

Visa d'exploitation : 105 127

Nota :

- Prix d'interprétation masculine collectif pour Jamel Debbouze,
Bernard Blancan, Samy Naceri, Roschdy Zem et Sami Bouajila; Cannes 2006

- César 2006 du meilleur scénario original

- Etoile d'Or 2007 du Cinéma Français (Meilleur Film)
ex-aequo avec "Lady Chatterley" de Pascale Ferrand
Acteurs
DEBBOUZE Jamel
NACERI Samy
ZEM Roschdy
BOUAJILA Sami
BLANCAN Bernard
SIMONET Mathieu
GIROS Benoît
LAURENT Mélanie
CHAPPEY Antoine
BOUAB Assaâd
ELTVEDT Aurélie
LANGMANN Thomas
DE MONTALEMBERT Thibault
KOMA Dioucounda
BEGLIA Philippe
DEBBOUZE Momo
BOUCHAREB Abdelkim
IDJAINI Abdelhamid
ARBAOUI Abdeslam
ARNOULD Francis
ARNOULD Roger
BEKHALED Omar
BEIDA Nadji
DE BONA Julie
BONETTO Franck
BOUDHAR Jean-Pierre
BOUKHARI Allal
BOUZINE Abdelrahim
BREKKE Ken
CAVERZAZI Mylene
EL JIRARI Ben Aïssa
GEORGES Emmanuel
GOMEZ José
IL YASSA Othman
KIKOUAMA Klaisel
LANOIR Frédéric
LOBET Corentin
LOCATELLI Christophe
MACHEROUEI Naïma
MAJD Mohamed
MAGNIER Thierry
MAIMUNI Mourad
MELOUK Mohamed
MORIN Bernard
NESRATE Mohamed
PAPPALARDO Antoine
PARFAIT Fabien
PARIS Vincent
PERRIN Audrey
SCHIFFMAN Mathieu
SIMON Patrice
VUORINEN Pia
KEVIN Weiss
YAKOVLEV Anton
CANAPLE Remi
CAUDERLIER Alexandre
CAUDERLIER Patrick
DRON Yan
ROCH Yoni
SOUDAIS Sébastien
Résumé

A partir de l'année 1943, l'armée française défaite tente de se reconstituer, vaille que vaille, en demandant aux autochtones des différentes colonies africaines de s'engager en masse pour libérer "leur pays", la France, occupée par l'exécrable envahisseur teuton. Nous suivons ainsi le destin de certains d'entre eux, et plus particulièrement de Saïd, Yassir, Abdelkader et Messaoud. A travers les campagnes d'Italie, de Provence et d'Alsace, ces hommes dévoués à la cause libératrice vont se battre et mourir sans jamais obtenir véritablement la reconnaissance de leur courage et de leur sacrifice...

>>> Une noble cause largement oubliée, défendue par un cinéma commercial, qui n'a pas à rougir de ses facilités et de ses conventions, c'est plutôt rare et bienvenu...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Positif numéros 545/546 et 548
- Annuel du Cinéma 2007
- L'Avant-Scène numéro 564
- Jeune Cinéma numéros 303/304
Critiques (Public)
Le film qu'il fallait faire pour enfin rendre aux soldats "blacks-beurs" ce qui leur est dû depuis toujours. Il a fallu que Chirac voit le film pour comprendre et agir pour leur rendre justice. Ceci dit si la cause est juste, le film est faible. Ce n'est pas "Apocalypse now" ou "Stalingrad". Merci quand même de l'avoir fait.

Un très beau film qui retrace bien la guerre... Mais je ne comprends pas que Chirac ne leur avait pas rendu hommage et justice sans avoir vu ce film. Encore une raison pour laquelle ce film a un intérêt !!!

C'est un film pas trop bon. Mais bon, malgré tout, il fallait rendre hommage à ces hommes courageux et presque oubliés. Mais les défauts demeurent: par exemple, l'oubli des soldats pieds-noirs dans le contingent africain, et puis, plus prosaïquement, Jamel en "Rambo" n'est pas crédible une minute. Antoine Malibran

Hier soir à 21h avait lieu une avant-première au Kinépolis de Mulhouse. Un événement à ne pas rater puisqu'il s'agissait de la projection d' 'Indigènes". Officiellement, ce film réalisé par Rachid Bouchareb sortira le 27 septembre 2006. C'est l'histoire de 4 soldats nord-africains volontaires pour servir la France pendant la seconde guerre mondiale, les événements se passent entre 1943 et 1945. Les comédiens sont Jamel Debbouze, Sami Bouajila, Roschdy Zem, Samy Naceri dans les rôles de ces quatre soldats... alors que Bernard Blancan joue le rôle du sergent "Martinez" chargé de diriger ces hommes. Outre la qualité intrinsèque du film... c'est un film à message qui vise à relater des faits hélas souvent ignorés. Le film met en lumière le rôle capital de ces "Africains qui revenaient de loin" lors de la libération de la France en 1945... et qui ont souvent été sacrifié pour ce pays qu'ils aimaient alors que ce pays ne les aimait pas. Le film a le mérite de traiter un sujet sensible sans jamais tomber dans le prosélitisme ni dans le politique. Les faits sont relatés, on voit des hommes se battre, aimer, se poser des questions... vivre et mourir, mais qui à aucun moment ne se posent en victimes. Une leçon pour bien des générations... En tant que spectateur, j'ai passé un excellent moment de cinéma. Les acteurs sont crédibles et ce sont eux qui permettent au film de répondre à sa mission de devoir de mémoire. Avec une mention particulière pour Roschdi Zem particulièrement émouvant en "Messaoud" partagé entre l'amour de sa terre natale et d'une femme "française"... qu'il lui est pourtant interdit d'aimer en son pays tout là-bas. L'autre grande révélation qui n'en est plus une pour moi, c'est Bernard Blancan... J'ai régulièrement parlé de ce comédien, car je l'avais rencontré lors du tournage du "Temps de la désobéissance" en octobre 2005. Puis j'avais fait un article pour la sortie de son film "Cache-Cache" ... et enfin lors de la remise de la palme d'Or au festival de Cannes de cette année. A chacune de ses apparitions, il m'épate un peu plus. Hier soir, j'étais accompagné de Jean-Philippe un ami comédien des "Foulosophes" et nous étions unanimes... on a vu du "Super Blancan". Il campe un sergent "Martinez" pied-noir... oscillant en permanence entre vrai gentil et faux méchant. A mon goût, c'est une performance d'acteur qu'il réalise là. Car il rend ce "petit chef" terriblement humain alors que nombre d'acteurs en auraient fait un personnage caricatural. Il peint les excès de son personnage sans jamais tomber dans... l'excès, par son jeu, il obtient du public la même compréhension et sympathie que son personnage obtient de ses soldats. A l'écran... il parvient en quelques scènes à nous faire ressentir toute l'émotion de son personnage et les blessures secrètes enfuies dans le passé de ce "Martinez". Y a pas à dire, Blancan a une "gueule". Son personnage et surtout ce qu'il en fait justifient pleinement sa palme d'or obtenue à Cannes. Réflexion toute personnelle, il mériterait d'être sur l'affiche du film et de voir figurer son nom en "gros caractères" tant sa prestation est excellente... et que son personnage est incontournable dans ce film. Mais je sais aussi qu'il savoure le bonheur de partager ces moments de vrai cinéma et de joie avec ses collègues et amis "indigènes". La modestie est l'apanage des grands... Sami Bouajila est bon dans son rôle de "rebelle intellectuel"... il fait le job. Petit bémol concernant Sami Nacéri, survolté et excité tout au long du film mais qui ne montre pas toute la facette de son talent. Même remarque pour Jamel Debbouze... qui bien que crédible en soldat "moins naïf qu'il n'en a l'air" ne transcende pas. Il faut dire qu'il a le désavantage de susciter le rire chez le spectateur même quand la situation ne s'y prête pas. Ainsi lorsqu'il balance d'un ton grave à son sergent mourant "J'espère que tu vas mourir"... les spectateurs gloussent... va comprendre Charles ! Le réalisateur nous livre un film sans compromis mais sans s'élever en juge ou en détenteur d'une vérité... et c'est là l'essentiel de son talent et de la réussite d' "Indigènes". Le débat qui a suivi la séance va confirmer ma vision du film. Etaient présents sur le devant de la salle Rachid Bouchareb, le réalisateur... et deux comédiens Sami Bouajila et Bernard Blancan. Les protaganistes arrivaient tout droit d'Epinal où ils avaient déjà présenté le film plus tôt dans la soirée. Tenue décontractée de circonstance... chacun des trois a fait preuve tout au long des 45 minutes de débat qui s'ensuivirent de recul par rapport au message du film que certains spectateurs voulaient absolument "politiques". Si Rachid Bouchareb a invoqué le rôle de devoir de conscience et de mémoire d' "Indigènes" face aux oubliés de la seconde guerre mondiale, il a su donner à son message une force universelle en évoquant les 23 nationalités concernées par cet oubli. Je n'ai pas compris la réaction de certains spectateurs qui semblaient voir dans les comédiens et le réalisateur de ce film des "avocats" entièrement dédiés à la récupération des pensions gelées depuis 1959 des soldats nord-africains. Le film est un témoignage avant tout, dont le but peut être une prise de conscience de ce que ces hommes venus de loin ont apporté à la France sans forcément être gratifiés en retour, et c'est ça la force d' "Indigènes". En aucun cas, Rachid Bouchareb ne souhaite être l'étendard politique que certains voient déjà. Il fait du cinéma, il fait passer des messages, il ouvre les consciences... et son rôle s'arrête là. Si combat il y a, ce sont les personnes concernées et les associations qui doivent le poursuivre... Pas lui, ni ses comédiens... qui déjà vont voguer vers d'autres projets pour offrir aux amateurs de bon cinèma d'autres joies et bonheurs. En jean et tenue décontractée, c'est Bernard Blancan qui allégera les débats par une touche d'humour. A la question " Qu'est-ce qui vous a le plus manqué lors du tournage en Afrique"... il répondra du tac au tac "Les femmes..." Surprise dans la salle, le public ne s'attendant pas à cette réponse et se demandant si c'était du lard ou du cochon. Il expliquera qu'au milieu de tous ces figurants "mâles" en pleine canicule africaine, il se serait bien vu jouer dans un film en Suède entouré de jeunes religieuses. Et lorsqu'en fin de débat, il évoquera son sentiment de confiance face au Président de la République sur le sort du règlement des fameuses pensions, il ajoutera qu'il a aussi entendu dans l'entourage du président "Deux milliards... ça se trouve pas comme ça". Enfin, lorsque Jean-Philippe, l'ami qui m'accompagnait à cette soirée lui cria de notre rangée en parlant de Monsieur Chirac "Lui aussi c'est un bon acteur", Blancan non sans humour rétorqua : "Oui, mais lui n'a pas eu le prix". Sami Bouajila quant à lui a également su apaiser les esprits en expliquant avec conviction comment pour interpréter un tel rôle, il ne fallait pas se laisser emporter par des rancoeurs ou une passion trop exacerbée. Il faut rester neutre par rapport à la situation... juste essayer de comprendre en quoi le personnage ressemble au comédien et vice-versa. En aucun moment il faut être juge... mais au contraire vivre avec son personnage sans savoir ni préjuger de ce qui va lui arriver. Quoiqu'il en soit... écouter ces témoignages de comédiens et du réalisateur à propos d'un film qu'ils ont porté à bout de bras est une grande leçon d'humilité. A la fin des échanges, j'aurais souhaité aller saluer Bernard Blancan... mais la foule commençant à s'aglutiner autour des "Indigènes" m'en a dissuadé... question de pudeur sans doute ! Il y aura d'autres occasions. La suite ? C'est une histoire de rendez-vous... manqué ! Pierre Troestler

On pouvait craindre que des rôles dramatiques ne réussissent pas à Jamel Debbouze et Samy Nacéri, qu'on a connu jusque là dans des rôles plutôt "légers". Mais non. Peut-être parce que cette histoire d'injustice raciste les concerne, en quelque sorte, ils sont excellents et émouvants dans leurs rôles respectifs. Le prix collectif à Cannes était mérité. Pour ce qui est du reste, Rachid Bouchareb filme d'une façon assez classique, mais en tout cas très efficace, et l'émotion est au rendez-vous. Un autre avantage du film est son côté pédagogique (malgré ses imprécisions et inexactitudes) : il nous apprend (sauf à ceux qui la connaissent déjà) l'histoire de ces Africains habitant les anciennes colonies, qui se sont battus pour la France et ont pourtant vu leur pension d'ancien militaire fortement diminuée après la décolonisation. Un problème réglé, à l'heure actuelle : notre cher M. Chirac, après la projection de ce film, a rétabli leur pension à toutes les victimes de cette injustice (quel héros !)... Sylvain BRUNERIE

Ce fut l’euphorie sur la scène du Palais des Festivals, à Cannes, lorsque la fine équipe masculine d’Indigènes reçut le prix d’interprétation. Cela faisait dix ans que Rachid Bouchareb voulait parler de l’engagement des maghrébins aux côtés de la France, dans la seconde guerre mondiale. Episode peu connu de l’histoire de ce pays qu’il était temps de traiter en ces temps agités et de réflexion pour les petits enfants de ces soldats morts pour la France.

Ils étaient fiers ces hommes du Maroc, d’Algérie et de Tunisie de participer au combat pour la liberté face au nazisme. Partis en 1943, de l’Italie à la Provence jusque dans les Vosges, les hommes qui allaient au casse pipe étaient mus par des motivations diverses. Certains y sont allés pour la paye, d’autres parce qu’ils voulaient s’installer en France et il y avait ceux qui se sentaient appartenir à cette mère patrie dont on leur avait répété les principes de la République. Rachid Bouchareb, le réalisateur de Little Sénégal, continue de s’intéresser aux liens entre l’Histoire de l’Occident et l’Histoire de l’Afrique. Il montre les différentes facettes de cet engagement à travers des personnages qui ont tous leur raison d’être là. En amont, pour écrire son scénario, il a rencontré des anciens qui ont participé à cette guerre. Les personnages s’inspirent de ces rencontres. Yassir, le mercenaire est interprété par un Samy Naceri quasi muet, au jeu intense. Jamel Debbouze parvient à nous faire oublier le show man comique le plus doué de sa génération. Roschdy Zem fait passer l’émotion du soldat amoureux, loin de sa belle, prisonnier de la logique de guerre et si le prix d’interprétation avait dû récompenser un seul de ces comédiens, Sami Bouajila aurait été celui-là ; impressionnant, fièvreux. Enfin, Bernard Blancan est un personnage pivot et emblématique du malaise de ces pieds noirs mal dans leur peau qui reniaient leurs origines pour avoir le droit d’exister dans l’armée française et de monter en grade. Les scènes qui les réunissent, Jamel et lui, sont parmi les plus belles du film. Indigènes est un film ambitieux qui s’est donné les moyens et qui nous emporte dans des scènes de guerre d’envergure. C’est un film âpre qui n’est jamais complaisant avec le spectateur. Il est particulièrement intéressant car on y parle l’arabe. C’est l’une des audaces de ce film qui fera date dans l’histoire du cinéma français et que l’on espère servir de base à des cours d’Histoire de France aux nouvelles générations. Grâce à Jamel Debbouze qui en est l’un des producteurs, le film a bénéficié de l’aide du Royaume du Maroc qui a mis à disposition son armée pour les figurants et sa flotte militaire. Etre une star aimée à l’avantage de voir ouvrir des portes et obtenir des facilités. Lorsque c’est au service d’un beau projet et d’un film salutaire comme celui-ci, la notoriété a du bon. Saluons l’obstination de Rachid Bouchareb et de Jamel Debbouze qui ont dû aussi solliciter les bonnes volontés des autorités françaises pour les autorisations de tournage. De fait, l’équipe venue défendre le film à Strasbourg nous a assuré que Jacques Chirac avait vu Indigènes et qu’il avait promis d’activer le dégel des pensions de ces anciens combattants. Car il faut savoir que depuis 1959, date de la fin de la décolonisation, les retraites et pensions d’invalidité versées aux anciens combattants de son ex-Empire colonial sont gelées. Il s’agit de la loi de « cristallisation ». Rachid Bouchareb et ses comédiens présentent toutefois le film comme étant celui de la réconciliation et non celui de la colère. On souhaite que ce film fasse bouger les consciences politiques. Elsa Nagel

Ses autres critiques cinématographiques

Son site : Ecrivain de votre vie

"Ce ne sont ni des indigènes, ni des musulmans, ce sont des hommes tout simplement" L’incorporation dans une machine de guerre s’exécute sans contraintes, presque naturellement pour ces inondés de soleil, préservés temporairement d’une température en chute libre qu’un Nord lointain encore absent, s’apprête à leur délivrer. Seule la mère perçoit le danger de perdre un fils. Sur le front, le premier choc est brutal pour ces inexpérimentés, décontenancés par le contact d’un feu nourri. Le gradé en rajoute dans la froideur d’un commandement observé de loin à la jumelle, par un état-major situé au delà des limites de tir. La différence est perçue dans l’attribution des récompenses où les quotas ne tiennent pas compte de l’action d’éclat du Berbère. Le froid vosgien s’acharne sur ses déracinés, tentant de comprendre une religion représentant un homme en croix. Comme bien souvent la femme est le seul réconfort. Privée de discriminations, elle console, câline cet Africain en uniforme, de passage, lui promettant de revenir, malgré les contraintes relationnelles imposées par ses croyances. La gratitude d’une délivrance est offerte par les applaudissements de quelques civils, uniques pépites, occultant l’ignorance d’une armée surgissant le combat terminé, à la limite du racisme, ne pensant qu’a récupérer de la chair à canon, représenté par un unique survivant libérateur, privé de chef, héroïque jusqu’au dernier affrontement, voyant ses frères terrorisés tomber les uns après les autres. "Indigènes" est avant la rude école de l’assimilation, de perceptions inconnues par un continent satisfait de son immobilisme. Les mœurs françaises sont ambiguës, sélectives, elles déroutent un esprit tribal, ancestral, simple, chaleureux aimant un maître plus par bonté que par servitude, préférant conserver un état analphabète, consolidant l’entretien d’un esprit naturel, ne raisonnant que par la chaleur d’un accueil véridique et spontané. Le système militaire, procédurier par ses brimades mêlés de quelques apaisements, libère une autonomie revancharde, bestiale, peureuse, régie par un instinct de conservation désordonné dans un épilogue septentrional glacial. Le Berbère tombe aux grands froids dans un pays inconnu, aimé sincèrement de la plus belle des manières, une naïveté que le métropolitain avide de définitions à dilué dans sa discrimination. JIPI