Depuis plus de quarante ans, le Tchad est déchiré par une guerre civile affirmée ou larvée qui a fait des milliers de morts parmi la population civile. Lorsqu'en 2006, le gouvernement accorde l'amnistie générale à tous les criminels de guerre, le grand-père d'Atim, âgé de seize ans, demande au jeune homme de venger la mort de son père, assassiné par un individu habitant N'djaména. Il lui confie un révolver et lui souhaite prudence et bonne chance. Arrivé sur place, le garçon localise rapidement l'ancien criminel de guerre, un certain Nassara, boulanger de son métier...
>>> Sur les immuables thématiques de la vengeance, du pardon et de la culpabilité, une lente et amène oeuvre d'origine franco-tchadienne, efficace et sobre, d'une urgente bienvenue, fort justement primée au festival de Venise...
Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2007
- Zeukis numéro 28
- Jeune Cinéma numéros 306/307
- Positif numéros 549, 551 et 593/594
Critiques (Public)
15/20 : il importe de dormir son content avant de voir ce film lancinant mais somptueux (ça démangerait d'accélérer le rythme). Un vieux sage intime l'ordre à un jeune buté de supprimer quelqu'un. C'est filmé dans le détail, avec de courts extraits musicaux (Wasis Diop et une chanteuse à la voix remontant des tripes). Je n'ai pas trouvé que les péripéties soient violentes en elles-mêmes, aucune scène qui peut vraiment heurter, il est question de l'honneur familial, incarné par le grand-père, une stature pleine de noblesse, ce jeune au front vertical, à la mine mi-butée, mi-effrayée, a tout à gagner à se colleter aux duretés de la vie, donc on s'y fait, à cette mission pour le moins barbare... On se demande juste comment va être le troisième homme, "la cible", le voici : un gars qui distribue du pain, il a vécu et semble revenu de bien des certitudes : la rencontre est impressionnante, du coup, le spectateur ne peut croire au pire, les alternatives à la peine de mort commencent à tarauder... Les dernières images coupent le sifflet, dans le bon sens du terme ! L.Ventriloque