Personnage adulé par tous les milieux littéraires et mondains de la mégalopole new-yorkaise, l’écrivain Truman Capote obtient l’autorisation du rédacteur en chef du "New York Times" de faire un article sur le sanglant assassinat d’une famille de fermiers du Kansas. Peu de temps après, apprenant l’arrestation de deux suspects, Perry Smith et Richard Hickock, Capote se rend auprès des détenus et, après quelques entretiens, se sent de plus en plus fasciné par les personnages au point d’envisager d’écrire un roman relatant scrupuleusement les faits. Mais les coupables, depuis condamnés à mort, tergiversent à raconter la soirée meurtrière et Capote se sent de plus en plus perturbé par l’ambivalence de son comportement...
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Positif numéro 541
- Annuel du Cinéma 2007
- Jeune Cinéma numéro 302
- Cahiers du Cinéma numéro 610
Critiques (Public)
Autant Perry Smith que Truman Capote, aucun n'est tout blanc dans cette histoire, même s'ils se font mutuellement confiance. Le premier, en dehors de ses regrets larmoyants, est parfois moins "délicat". Le second, à côté de son soutien à l'accusé et de sa recherche d'un bon avocat, veut aussi finir son livre, dont la meilleure fin serait... une exécution.
L'écrivain, sujet central du film, est donc un personnage étrange mais intéressant. Il a grandi rejeté, subissant les moqueries des autres à cause, notamment, de sa voix aiguë, et c'est grâce à cela qu'il "comprend" le meurtre et les meurtriers, ayant vécu une enfance "difficile".
Truman Capote est magistralement interprété par Philip Seymour Hoffman (que l'on retrouvera à l'affiche de Mission : Impossible III), qui est totalement devenu Truman Capote. Six mois de préparation lui ont été nécessaires, et ça se voit : la voix, radicalement transformée, l'attitude aussi, et surtout, mais qu'est-ce que c'est triste, à la fin !
Ce génie a été très justement récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur dans un drame et par l'Oscar du meilleur acteur.
Sylvain BRUNERIE
Quand la composition d'un acteur, ici Philip Seymour Hoffman, dépasse dans la fougue et l'excellence la représentation que l'on peut se faire de son sujet, ici Truman Capote, on ne peut que s'extasier sur la prestation de l"acteur, évoquer une éventuelle identification, supputer une grâce quelconque. Il n'empêche que l'évocation d'un écrivain au cinéma me paraît un exercice des plus périlleux et des plus improbables. Comment peut-on par l'image traduire le phénomène de l'écriture, sa pulsion exutoire et sa transe à la fois douloureuse et apaisante, autrement que par des clichés et des approximations. De Truman Capote, mais c'est aussi le cas dans bien d'autres films ayant abordé une tranche de vie d'un écrivain, nous ne saurons rien de l'ensorcellement de la création littéraire, de l'envoûtement magique de l'écriture, ayant à disposition qu'une vague représentation imagée, imaginaire de l'enfantement d'un roman, d'un récit, d'une narration. En vous lisant régulièrement, je ne doute pas de votre intime compréhension. Amandine qui (vous) taquine