LA LECTRICE - 1987

Titre VF LA LECTRICE
Titre VO
Année de réalisation 1987
Nationalité France
Durée 1h39
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 15
Date de sortie en France 17/08/1988
Thème(s)
Duras (Marguerite)
Petites annonces
Maupassant (Guy de)
Sade (Donatien Alphonse François de)
Prix Louis Delluc
Réalisateur(s)
DEVILLE Michel
Chef(s) Opérateur(s)
LE RIGOLEUR Dominique PANTERA Max
Musique
BEETHOVEN Ludwig Van
Renseignements complémentaires
Scénario : Rosalinde et Michel Deville
d'après les ouvrages de Raymond Jean :
"Un fantasme de Bella B. et autres récits"
et "La lectrice" .....
Distribution : AAA

Visa d'exploitation : 66 871

Nota :

- Prix Louis Delluc 1988

- César du meilleur jeune espoir masculin pour Stéphane Freiss
Acteurs
MIOU-MIOU
ROYER Regis
CASARES Maria
DUX Pierre
CAMPION Léo
RUCHE Christian
LAPORTE Sylvie
RASKINE Michel
CATILLON Brigitte
EINE Simon
BLANC Christian
DENICOURT Marianne
WILMS André
CHESNAIS Patrick
BOUTTE Jean-Luc
DE BAYSER Clotilde
BONVOISIN Bérangère
JAULMES Hito
FARRAN Charlotte
DE MEDEIROS Maria
JANIER Isabelle
JEAN Sylvie
Résumé

Constance qui adore lire et fabuler sur ses nombreuses lectures (se) raconte l'histoire de Marie qui a fait de la lecture sa profession. Tour à tour, auprès d'un adolescent handicapé que la chair (chère) fait étouffer de désirs, d'une pétulante douairière à l'inquiétante et "arachnéenne" compagnie, d'un volubile homme d'affaires coincé ou d'un vieillard à la tranquille lubricité, elle voyage, à livre ouvert, entre Maupassant, Marx, Duras, Carroll, Sade ou Baudelaire, pour son bonheur et le nôtre...

>>> Une somptueuse et goûteuse jubilation verbale et visuelle, entre raffiné exercice de style et précieuse gratuité, pour une oeuvre parfaitement maîtrisée et vraiment superbe.

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cahiers du Cinéma numéro 411
Critiques (Public)
En fouillant ainsi dans le domaine privé des amateurs de littérature, en se posant ainsi comme révélateur de leurs sombres désirs, que fait d'autre cette lectrice que de se chercher elle-même, en poussant ces gens à être non seulement la caricature d'eux-mêmes, mais aussi les anges maudits de son inconscient. Ainsi naissent les images de la mère, du censeur, du çà inavoué et du désir avorté d'enfant. Quelle meilleure thérapie sinon celle de jouer aux marionnettes avec ses propres démons tout en gardant une distance sociale curative. Un film sur la liberté de soi et des autres, relativement optimiste...

Il n'est pas certain que les spectateurs auront tous vu le même film à la sortie. Certains y verront l'histoire d'une charmante jeune femme bcbg qui pour arrondir ses fins de mois, se propose de faire la lecture à des personnes âgées, des handicapés et des gens pressés en mal de culture... Et çà marche, avec en toile de fond quelques anecdotes propres aux aléas des petites annonces... mais il faut gratter le vernis de ce tableau pour trouver le regard caché de ce film... Le visage angélique qui se propulse dans l'intimité et les fantasmes des gens n'a-t-il pas de desseins cachés ?

Pour posséder le talent de cinéaste, il faut s'appeler Michel Deville. C’est tout. "La lectrice", un voyage vers la littérature si chiante pour certain? Deville Michel ,continue à faire des films aussi puissants pour que les rêves deviennent réalité.

"Le livre voyez-vous est le seul lien pouvant nous rapprocher du monde quand nous ne pouvons plus y être présent" Relaxant, malgré un excédent soporifique, "La lectrice" est une ballade initiatique amusante sur l'exercice original d'un métier offrant à une héroïne de roman, divertie par ses découvertes, l'état d'esprit de différentes tranches d'âge, s'éveillant ou se maintenant dans ses ressentis, par les mêmes concepts réactualisés au fil du temps. Erotisme pour les jeunes, pornographie pour les vieux, le tout dans des poses ou des lectures thématiques que l'on se doit d'effectuer ou de lire par amusement ou robotisation. Tout un monde imaginaire et cocasse, allant de l'adolescent handicapé en transe érotique, de la nostalgique idéologique et du pervers pépère. Un univers fantasmagorique et clos foulé par une initiatrice sous l'emprise d'une faune solitaire, désoeuvrée, dépendante de la luxure. JIPI