BLOOD DIAMOND - 2006

Titre VF BLOOD DIAMOND
Titre VO Blood diamond
Année de réalisation 2006
Nationalité Etats-Unis
Durée 2h00
Genre DRAME
Notation 15
Date de sortie en France 31/01/2007
Thème(s)
Chèvres et boucs (tous pays confondus)
Prisons (Cinéma américain)
Marché noir (tous pays confondus)
Guerres et conflits sur le continent africain (tous pays confondus)
Journalisme et presse (Cinéma américain)
Hélicoptères (tous pays confondus)
Pierres précieuses (tous pays confondus)
Amputations
Trafalgar Square (Londres)
Bidonvilles et autres taudis (Cinéma américain)
Talkies-walkies (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
ZWICK Edward
Chef(s) Opérateur(s)
SERRA Eduardo
Musique
HOWARD James Newton
Renseignements complémentaires
Scénario : Charles Leavitt
d'après une histoire de ce dernier
et de C. Gaby Mitchell .....
Distribution : Warner Bros

Visa d'exploitation : 116 962
Acteurs
DI CAPRIO Leonardo
HOUNSOU Djimon
CONNELLY Jennifer
KUYPERS Kagiso
VOSLOO Arnold
COLEMAN Antony
MABHENA Benu
LUKOLA Anointing
HAREWOOD David
WALLACE Basil
MISTRY Jimi
SHEEN Michael
WEYERS Marius
COLLINS Stephen
MWINE Ntare
ESSANDOH Ato
MATSEMELA Percy
NYAKALE Ronnie
KGOROGE Tony
REDING Nick
BECKER Klemens
OMOTOSO Akin
SWANBY Grant
M'CORMACK Adetokumboh
MAC MILLAN Karl
LEE David S.
PIENAAR Jonathan
CHIDIEBERE Sonni
KEOGH Tyrone
NTSHONA Winston
MABASO Mduduzi
RAMABULANA Nathaniel
NGQOBE Zenzo
HARMAN Nigel
HOLMAN Clare
SAMMONS Keithian
Résumé

Danny Archer, d'origine rhodésienne, tout juste la trentaine, fait partie de ces incontournables têtes brûlées proliférant dans les moult conflits "spontanés" ou historiques, locaux ou internationaux qui ensanglantent, avec une carnassière obsession mercantile teintée d'une évidente psychopathie lucrative, quelques signifiantes régions de notre belle planète. Un temps mercenaire, il travaille désormais comme trafiquant pour un certain Van der Kaap, une sommité planétaire dans les pierres précieuses et plus particulièrement dans le diamant, brut ou taillé. En effet, il ne suffit pas seulement de récupérer, dans une contrée "entretenue" en permanents et fallacieux conflits ethniques (en réalité, une délictueuse détermination pour faire mainmise sur les richesses minières et diamantaires de la région) les inestimables pierres précieuses, mais aussi de les "blanchir", c'est-à-dire de les faire passer en fraude dans des pays limitrophes afin de leur donner une convenable voire respectable origine commerciale. C'est donc au Sierra-Léone, déchiré par une violente guerre intestine entre gouvernementaux corrompus et révolutionnaires hystériques, que notre cynique aventurier opère. Ce fut en effet lors d'un court séjour dans une geôle de la capitale, que Danny Archer apprend fortuitement l'existence d'un mirifique diamant rose, estimé à plus de 100 carats qu'un certain Solomon Vandy, évadé d'un gisement tenu par les rebelles, aurait dérobé et caché à l'insu de ses impavides tortionnaires. Pour notre vigilant contrebandier, l'occasion unique d'une dernière et fructueuse transaction et la possibilité ensuite, de quitter définitivement le milieu frelaté de ce dangereux et mortel trafic. Ce ne sera pas une mince affaire de convaincre le méfiant et pourtant déterminé Solomon, qui désire avant tout retrouver sa famille dispersée par le sanguinaire conflit, de coopérer et de partager...

>>> L'incontestable mérite de cette production américaine tournée en grande partie en Afrique du Sud, dont la réalisation a été confiée à un notable tâcheron de l'industrie cinématographique, sans génie mais toujours efficace, s'inscrit dans une constante adéquation entre le film d'action pure et dure, une courageuse dénonciation économique et géo-politique de l'affairisme financier et un conséquent voire émouvant plaidoyer pour un arrêt radical et définitif du pillage systématique des ressources naturelles des pays en voie de développement. (un voeu pieux) Et ce n'est pas le moindre des mérites (ou des paradoxes) du film de pointer ses hollywoodiennes caméras sur cette folie africaine des enfants-soldats, douloureusement conditionnés dans une inhumaine et démente spirale guerrière. Quant à Leonardo Di Caprio, qui reste une valeur certaine sur le marché boursier du box-office international, sa prestation n'appelle à aucune critique notoire. Du parfait travail de professionnel, calibré, maîtrisé.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2008
Critiques (Public)
14/20 : Un film d'aventure tout à fait honorable, réalisé de manière assez classique par un réalisateur très peu porté sur les rôles féminins. Léo et Djimon ont des rôles forts et présents face à une Jennifer Connelly totalement sans charme et présente semble-t-il pour le côté mélo de l'histoire dont on se serait bien passé. La thématique des enfants soldats dans les pays africains y est très bien traité. Le message sur les diamants n'est vraiment que secondaires et là pour rappeller aux Américains (à qui on se sent obliger de redire les choses en gros, en gras à la fin du film) qu'acheter des diamants de guerre c'est mal.  YK

L'Afrique a souvent été un lieu apprécié du cinéma. Les nombreux conflits qui s'y déroulent font d'excellents sujets, et un peu de politique dans un film ne manque pas d'amener des spectateurs de plus aux séances. C'est le problème des "diamants de la guerre" qui a alerté Edward Zwick, le réalisateur. Au Sierra Leone, le pays où se déroule Blood Diamond, le trafic des diamants sert à l'achat de nombreuses armes par les rebelles, qui terrorisent la population avec l'aide de leurs nombreux enfants-soldats. Et ces rebelles sont atroces, le cinéaste en est convaincu. Les horreurs qu'ils commettent, sans être trop insoutenables, sont presque permanentes, du moins pendant les deux premiers tiers du film. La violence, efficace, est bien sûr importante pour se rendre compte de la gravité du conflit, mais quand on commence à la trouver un peu exagérée, il y a un problème : on finit par ne plus y croire, ou alors par la trouver banale, en exagérant un peu. Heureusement, le troisième tiers du film (souvenez-vous, je parlais jusque-là des deux premiers) équilibre un peu le tout. Les magnifiques paysages verdoyants, bien que déjà quelques fois aperçus, apparaissent ici dans toute leur splendeur. Mais surtout, l'émotion l'emporte sur l'action, et elle est réussie, notamment grâce au talent des acteurs : l'incontournable Leonardo DiCaprio (malgré l'insupportable voix française, en V.F.) et le parfait Djimon Hounsou. Un bon film, divertissant et engagé, au final.  Sylvain BRUNERIE.

Sur certains continents, une nouvelle ressource naturelle n’engendre que malédiction, sang, sueur et larmes. Le diamant rose, successeur de l’ivoire, de l’or, du caoutchouc et du pétrole, naguère porteurs d’une terre faussement utopique, n’offre que la machette à des fermiers traqués et recrutés de force pour sa cueillette. Où se situer parmi un gouvernement pourri, des rebelles sanguinaires, un voyeurisme journalistique, des trafiquants motivés et une religion récupératrice d’enfants meurtris, tous ces organismes ne travaillant naturellement que pour leur propre compte. La boucle existentielle politicienne des lieux ne varie jamais d’un pouce, on prend le pouvoir, on s’enrichit, puis l’on fuit au Mexique ou ailleurs, en laissant un bourbier ingérable à une rébellion imprégnée d’une manière de faire épuratrice, elle-même sur le grill d’un temps compté. L’enseigne C.C.A (C’est ça l’Afrique) offerte dans une éternelle répétition. Les enfants enrôlés de force sont sauvagement endoctrinés, loin de la paysannerie ancestrale des pairs. Les femmes pleurent un disparu ou se prostituent. La terre teintée de rouge entretient une violence présente, depuis la nuit des temps, une détermination sans limite s’y adonne sur terrain conquis. La phrase "Vous connaissez une époque où le monde allait bien" est un constat validant la non retenue d’une barbarie. D’innombrables réfugiés sont parqués, des retrouvailles émouvantes sont violées par des photos indécentes, ne respectant pas le respect que l’on doit à un groupe reconstitué. Le sous sol torturé d’une Sierra Leone de fin de siècle sert de couverture diamantaire à des magazines politiquement corrects. "Pas d’apartheid dans les tranchées" scandé par Archer évoquant un passé solidaire avec l’autochtone, révèle une légère éclaircie, vite estompée par ces tueries quotidiennes où femmes et enfants ne sont aucunement dissociés des balles. Solomon lutte afin de retrouver sa famille, Archer l’accompagne de manière intéressée, mais peu à peu devant un 60/40 menaçant la vie d’un enfant son comportement change, une procédure de cœur se construit en se terminant par une bravoure de repenti, s’exprimant sur une vue magnifique. "Blood Diamond" est l’apologie de la pierre qui pourrit tout, du pécheur au diamantaire, tout le monde succombe à une luminosité artificielle orchestrant des massacres au soleil, loin de ces villes brumeuses européennes où ces roses de sang, extirpées dans la douleur, rutile sur les rombières. Le contexte reproduit est remarquablement réaliste et maîtrisé, une magnifique reconstitution logistique barbare, de terrain, s’offre dans toutes ses intolérances, un enfer vert où les humains ont des senteurs de babouins. Solomon véhicule en parallèle un défaitisme collectif légendaire, en spécifiant à Archer : "Tu peux tirer, je suis déjà mort". La Sierra Leone prend l’aspect d’un modèle témoin, image d’un continent exsangue. Les richesses internes découvertes sont détournées au profit d’un grand Blanc sans scrupules, armé jusqu’aux dents, ne laissant au résidents qu’un hypothétique filet de pêche pour sa pitance quotidienne. Le processus Kimberley, adopté en 2000, atténue sensiblement un processus d’intérêt aux bases solides ayant toujours globalement la tête hors de l’eau. "Diamond Blood" est un film remarquable, montrant les hommes esclaves de leurs profondeurs. JIPI

Un film d'aventure correct qui tente au passage de nous informer sur le trafic des diamants en Afrique. La fin (Di Caprio façon "Tout est bien, ainsi soit-il" plus le pauvre pêcheur noir honoré par les grands [salopards] de ce monde) c'est peut-être trop quand même ; un peu de décence que diable quand on EXPLOITE un sujet aussi triste et grave!