Nikki Grace, une étoile montante dans le firmament hollywoodien, vient d'apprendre qu'elle a été choisie par le célèbre réalisateur Kinsley Stewart pour interpréter le rôle féminin de Susan Blue, personnage principal de son prochain film : "On high in blue tomorrows". Son partenaire sur scène sera Devon Berk, un séduisant et narcissique sex-symbol de l'écran qui accumule les conquêtes, à la grande inquiétude du mari de la comédienne, un individu d'une ténébreuse jalousie. Croyant travailler sur un scénario original, nos deux acteurs apprennent finalement, étonnés et circonspects, qu'ils sont en train de tourner en fait le remake d'un lointain film resté inachevé, qui fut brutalement interrompu, il y a plusieurs années déjà, après le meurtre irrésolu, profondément incompréhensible des deux principaux protagonistes...

>>> Il serait largement illusoire, voire catastrophique d'avancer dans la fausse linéarité du film à petits pas cartésiens et rationnels, cherchant une rambarde salvatrice à laquelle se raccrocher, pour retrouver un certain sens de la dé(marche), de l'équilibre rassurant d'une compréhension rigoureuse des événements vécus, affichés, imaginés. Il ne suffit pas de vouloir pénétrer avec l'esprit méthodologique du raisonnement et des références sécurisantes, dans cette construction labyrinthique monstrueuse et fragile pour se repérer et comprendre ; il faut plutôt s'ouvrir aux impossibles et laisser s'éteindre toutes velléités explicatives pour deviner une irrésistible aspiration délicieuse et mortelle, dans une rigoureuse logique de l'incohérence, vers les obscurs terriers sans nom d'une jouissive peur absolue et définitive, où s'agite une famille de léporidés en perpétuelle représentation, avec en écho, nos rires et nos larmes libérés...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)