Comptable dans une petite société commerciale qui dégraisse discrètement ses effectifs, Alex est témoin, un soir en rentrant de son travail, d'un contrôle d'identité opéré par trois pandores sur un jeune couple. Sa curiosité et son obstination à suivre le banal événement et son refus de circuler, le mèneront finalement tout droit au poste de police pour un nocturne et inconfortable séjour de réflexion, à défaut de dégrisement, dans une cellule idoine. Le lendemain, libéré matinalement, il veut absolument s'entretenir avec le commissaire, convaincu d'avoir été victime d'une stupide et désagréable injustice. Son raide et répétitif entêtement lui vaut de se retrouver "hébergé", manu militari, dans un service psychiatrique, afin de retrouver le calme et ses esprits qu'il n'avait d'ailleurs jamais perdus. Un terrible engrenage se met lentement en place, avec une redoutable efficacité, lorsque son épouse signe, sans s'en rendre compte, un placement d'office. Les conséquences professionnelles ne se font pas attendre; Alex se retrouve bien évidemment au chômage...

>>> On ne peut qu'être effrayé de l'incroyable spirale des événements, psychologiquement mortifères, qui s'enchaînent et se déchaînent dans l'existence de ce quidam un peu trop sûr de son bon droit et de ses prérogatives d'honnête citoyen. On peut aussi se demander si l'expédient prôné par la réalisatrice pour sortir notre "héros" de ses fâcheuses difficultés existentielles, induisant un message plus que discutable -la meilleure et peut-être la seule manière de s'en sortir, c'est de tricher- est l'adéquate réponse à l'évident malaise sociétal qui fait les beaux jours des apprentis facho-libéraux d'avant, mais surtout de l'après 6 mai 2007, en discrets prémices d'une rampante sarko-dictature, élégante et camouflée...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)