Joe Orton, âgé de dix-sept ans, s'est inscrit aux cours de la Royal Academy of Dramatic Arts afin de devenir acteur ou bien écrivain. C'est là qu'il fait la connaissance de Kenneth Halliwell, son aîné de huit ans qui finit par le séduire. Le couple s'installe à Islington dans un petit appartement et vivra durant quinze années, une existence de bohème, de création et de totale liberté. La persistante jalousie morbide de Kenneth mettra pourtant fin à cette merveilleuse et quelquefois douloureuse aventure...
>>> Ni plus ni moins qu'un petit chef-d'oeuvre sulfureux, d'une vivace causticité et d'une saine joie de vivre, en résumé, l'habituel talent du cinéaste...
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Le film a, semble-t-il, la réputation d'être "dur". Peut-être suis-je blasé, mais j'ai vu "pire". Ceci ne doit pas cependant être à inscrire au "débit" du film, qui a beaucoup de bonnes choses à nous proposer. D'abord l'interprétation, magnifique, de ses comédiens, tout particulièrement le dénommé Molina (Kenneth) au superbe jeu oculaire, et la toujours excellente Vanessa Redgrave, sans oublier un très cynique Gary Oldfield. Ensuite, cette séquence savoureuse où les deux hommes font pour la première fois "gouzi-gouzi", alors que dans la pièce, la TV retransmet le couronnement de la reine, dont on entend ô sacrilège -le commentaire en off. (ELIE ELIE)
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Intéressante, cette séquence où l'on voit l'écrivain et son copain en virée homo au Maroc. Un tel thème, "admis" par des Européens, est provocateur, les autorités marocaines n'ont certainement pas du apprécier. D'ailleurs, un pareil sujet est rigoureusement tabou dans les pays du sud méditerranéen touchés par le tourisme, comme l'est en général l'homosexualité dans tous les pays arabes (on voit l'accueil récemment fait au film du tunisien Nouri Bouziz, "L'homme de cendres".        EL-FEN ES-SEBAA
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Avec Prick up your ears, Stephen Frears secoue très brutalement et à grands coups de pieds, s'acharnant sans façon sur l'édifice bien huilé de la morale traditionnelle britannique. Il ne s'agit que cynisme envers les valeurs traditionnelles de la bonne société : respect des parents et envers les morts.. envers les autres. Mais Prick up est aussi autre chose. Paradoxalement, il traite avec humour et légèreté ...le désespoir. Quelque forme qu'est pris l'Amour, il apporte toujours avec lui la déchirure. Mais l'Amour est ici de nature ambivalente entre John et Kenneth. Bien sûr, comme souvent, l'un apporte ce que l'autre consomme. Mais celui qui donne est bien souvent dans la situation la plus désespérée. Tandis que Kenneth s'occupe de l'éducation sexuelle et culturelle de John, celui-ci innove dans le premier domaine avant de bénéficier des premiers succès littéraires. Ainsi pleinement épanoui, il donne son congés à Kenneth, passe avec les années de la nervosité à la névrose. Chacun s'était fait l'un par l'autre. Kenneth a non seulement perdu ses ambitions littéraires, irrémédiablement frustrées par Joe, mais aussi son rôle d'éducateur et de soutien... la rupture est trop brutale, la séparation inacceptable... MILAN
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Encore un coup de maître de Stephen Frears ; intelligence, humour et drame sans prise de tête.
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