Scénario : Jean-Marc Vallée
et François Boulay .....
Chanson : Charles Aznavour
Distribution : Océan Films
Visa d'exploitation : 114 299
Nota : le titre du film réfère autant à la chanson de Patsy Cline : "I'm crazy fot lovin'you" qu'aux prénoms des cinq garçons de la famille Beaulieu, Christian, Raymond, Antoine, Zach et Yvan .....
Sympathique saga familiale dont le personnage principal, Zachary Beaulieu, est né le divin jour de Noël de l'année 1960. C'est dans une famille gentiment déjantée que notre gamin surnommé Zach, va essayer de trouver ses marques, entre trois aînés fort différents, un frangin sportif, un autre révolté, un troisième intellectuel et un dernier pas encore né. Et surtout, arriver à se positionner par rapport au père, Gervais Beaulieu, image mythique et bougonne, qui, à chaque occasions festives, pousse ses chansonnettes favorites, toutes issues du vaste répertoire de son incontournable idole, l'inamovible Charles Aznavour. Difficile exercice d'équilibre et d'émotion, lorsqu'on est hypersensible et que la virilité se décline en notion plutôt floue, incertaine et lointaine. D'ailleurs tout finit par se compliquer aux prémices pubertaires de l'adolescence, lorsque Zach ressent ses premiers émois affectifs qui penchent plutôt vers une homosexualité depuis trop longtemps violemment refoulée...
16/20 : A part quelques sous-titrages qui manquent pour les durs de la feuille - je n'ai pas saisi par exemple ce que la psy dit sur Jésus dans le désert et ça m'a gênée - c'est mené d'un bout à l'autre de main de maître, avec sensibilité, ce n'est jamais bête, et qu'est-ce-qu'on rit ! Langage cru, vocabulaire pittoresque, chansons bien posées sur les situations, je suis moi-même retournée un instant à cette époque où les disques vinyl étaient un genre de baromètre, une référence sociale, que je qualifierai presque "d'inconscience" certainement disparue à jamais ! La famille vaut son pesant de cacahuètes, le regard est réaliste quant à la fratrie cependant, bref, qu'on soit plus parent qu'enfant ou ado, plutôt homo ou hétéro, on replonge dans le labyrinthe de l'adolescence sans se faire prier ! Le constat de l'homosexualité masculine, au milieu des bondieuseries (choeurs excellents !), avec cette lutte terrible, c'est remarquable !... Quant au portrait des parents, le bonheur total, autant la mère que le père, je retiendrai cette scène particulièrement croustillante de leur conversation à deux dans l'intimité d'une salle de bains, brosses à dents en main ! L.Ventriloque