(1964) : Solino, un petit village italien des Puilles, aussi radieux que lumineux, sur les pas de la famille Amato qui a décidé de quitter leur région natale, baignée dans un merveilleux soleil éclatant, mais aussi, déjà, plongée dans un endémique chômage structurel. Départ et déménagement donc pour les corons allemands de l'industrielle région charbonnière de la Ruhr. Alors que Romano le père s'épuise et s'irrite dans la mine, les enfants, Gigi et Giancarlo, tout naturellement vont à l'école et Rosa, la maman, discrète et généreuse, s'occupe du reste, c'est-à-dire de tout. Foin de silicose et autre pneumoconiose fatales, Romano remonte à l'air libre et décide d'ouvrir le premier restaurant italien de la région qui portera le nom de leur lointain village transalpin. Succès culinaire garanti et mérité. Le petit Gigi, déjà fort attiré par la photographie, découvrira une intangible passion pour le cinéma, lors du passage dans son quartier, d'une équipe de tournage, dirigée par le célèbre et philosophe réalisateur Baldi prenant chaque midi leur repas au restaurant familial...

(1974) : dix ans plus tard, les garçons sont étudiants, habitent le même minuscule appartement et se sentent bien des attirances pour la même jeune fille, colocataire, prénommée Jo. Alors que l'un végète dans une morne paresse existentielle, le second tourne son premier court métrage qui recevra un fort prometteur premier prix lors d'un festival local. Rosa, de plus en plus éreintée, découvre au hasard d'une visite médicale, qu'elle souffre d'une leucémie; mais aussi, dans l'imprévu d'un retour inopiné au restaurant, que son époux la trompe avec une vague blondasse de cliente...

(1984) : dix ans plus tard, encore : Rosa est retournée désormais à Solino. Les deux frangins se sont depuis fortement éloignés l'un de l'autre. Ada et Gigi vont se marier incessamment et une grande fête de réconciliation est prévue à Solino qui va remettre enfin les coeurs et les pendules à l'heure...  

>>> Bienheureuse saga familiale, transfigurée par une première partie irréprochable dans son écrin de fraîcheur et de légèreté qui, malgré certaines longueurs dans sa progression décennale, impose une oeuvre charnière qui préfigure, avec vigueur et charme, l'œuvre d'un grand metteur en scène en devenir...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)