Tueur à gages à la solde du puissant Yam, un ponte des fameuses triades chinoises, le dénommé Wo s'est exilé plus ou moins discrètement avec sa compagne et sa toute jeune progéniture à Macao, ultime enclave portugaise en territoire chinois, qui sera rétrocédée dans trois jours à la République Populaire de Chine (Zhonghua Renmin Gonghéguo). Exit la présence lusitanienne qui va provoquer une douteuse fébrilité au sein des différents clans mafieux et bridés de la région. Rapidement débusqué, le fuyard retrouve en face de lui quatre anciens compagnons d'armes, pas vraiment d'accord sur les directives de liquidation qui pèse sur sa tête. Finalement, leur amitié prévaudra et ensemble, ils acceptent, contre paiement, de liquider un des plus éminents boss de la cité. Le juteux contrat se révèle plutôt catastrophique pour le petit groupe, entraînant la mort de Wo, lors d'une époustouflante fusillade. Il ne leur reste plus qu'à se mettre à l'abri de la violente riposte attendue, non sans tenter de mettre la main sur une imposante cargaison d'or illicite, appartenant à quelques hauts fonctionnaires corrompus et en discret transit dans la région. L'entreprise de récupération aurifère réussit parfaitement, mais voilà qu'on leur annonce la prise en otages de la femme et de l'enfant du défunt Wo par les sbires de l'opiniâtre Yam...

>>> Rien de plus consternant et de plus inquiétant que d'observer avec quelle vélocité collective et quel aveuglement dithyrambique, conséquents à une étroite et microscopique connaissance du cinéma, nombre de jeunes critiques, pour qui le cinéma commence avec l'indécrottable Tarantino, encense cette oeuvre tartuffe et brouillonne qui n'a de brillance que l'apparence (celle d'un semblant de stylisation personnelle) et de clinquant qu'une mièvre fanfaronnade (celle de l'élaboration prétentieuse d'une incongrue décoction où surnagent des clones asiatiques de personnages emblématiques des films de Léone, Kurosawa et Peckinpah). Reste, par-delà le verbiage et le délayage scénaristiques, en faisant fi de la détestable prétention saumâtre de l'ensemble (du vent et du toc enrobés avec un certain savoir-faire) une évidente maîtrise du plan fixe et de la chorégraphie générale...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)