Jindabyne, une petite bourgade australienne perdue au fin fond de nulle part, avec ses rares commerces, ses maisons proprettes, ses familles sereines et ses inévitables aborigènes, comme de bien entendu tenus à l'écart de la communauté. Il n'y a donc apparemment rien de plus normal que le seul garage local de la région ferme déjà un vendredi, pour un très long week-end, et que son gérant, Stewart Kane, accompagné de son seul employé et de deux copains de toujours, parte à la pêche de la truite sauvage, dans un coin reculé de la vaste région. Une virée entre mecs, loin des contingences existentielles, pour passer le temps, avant que le temps nous dépasse. A peine arrivés à destination (une superbe vallée retirée, inaccessible en voiture, avec son timide et poissonneux torrent lacustre) nos quatre compères découvrent le cadavre d'une jeune autochtone, visiblement assassinée. Sans trop se poser de questions considérées a priori superflues, ils décident finalement de continuer leurs activités hédonistes, préférant attendre la fin de l'escapade pour prévenir les autorités judiciaires.
>>> Une œuvre méconnue, magnifique et bouleversante. Par d'infimes petites touches délicates et feutrées, sans jamais verser dans la pesanteur dénonciatrice ou le constat moralisateur, le metteur en scène Ray Lawrence, après son époustouflant "Lantana", dévoile à nouveau son exceptionnelle maîtrise du génome psychologique de la nature humaine, entre monstruosité latente et innocence enfantine...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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