CHARLY - 2007

Titre VF CHARLY
Titre VO
Année de réalisation 2007
Nationalité France
Durée 1h35
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 13
Date de sortie en France 12/09/2007
Thème(s)
Prostitution (Cinéma français)
Adolescence (Cinéma français)
Auto-stop (tous pays confondus)
Méduses (tous pays confondus)
Wedekind (Frank)
Réalisateur(s)
LE BESCO Isild
Chef(s) Opérateur(s)
LE BESCO Jowan
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Isold Le Besco
Distribution : Tamasa

Visa d'exploitation : 113 160
Acteurs
LITSHER Kolia
PARMENTIER Julie-Marie
MAUBORGNE Jeanne
CHEVASSU Philippe
CAUSSE Jean-Max
GRYNCO Camille
BELKHODJA Abdelkader
Résumé

Agé de quatorze ans, Nicolas fugue de sa famille d'adoption, un couple de vieux retraités momifiés dans une terne existence décatie et casanière. Une échappée nocturne en auto-stop, un peu d'argent dérobé subrepticement à ses "parents" endormis, une carte postale de Belle-Ile-en-Mer comme seul sextant et un livre de Frank Wedekind, "L'éveil du printemps" -tragédie enfantine- (1891) oublié dans un café par un enseignant. C'est dans le froid d'un petit matin, en pleine campagne nantaise, transi et glacé, que le garçon croise Charly, une jeune prostituée qui l'emmène dans sa caravane, lui proposant de l'héberger quelques temps. Commence une rugueuse cohabitation entre une fruste demoiselle, d'une arrogante maniaquerie vétilleuse ("Chaque chose a sa place") et un taciturne garçon aux lourdes absences entre amorphes rêvasseries et discrète faiblesse mentale. Se met en place une existence matérielle codifiée, dépourvue de toute expression verbale ou gestuelle d'une quelconque empathie, sans la moindre matérialité d'une démonstration sentimentale, même en latence : l'émotion, l'affection, perçues comme une manifestation inutile voire inconnue, une sorte de monstrueux non-sens abyssal, pareil à ces impavides et globuleux poissons des profondeurs ou ces arachnéennes et filandreuses méduses qui hantent et submergent de temps à autre, l'écran de leur inhumaine et placide présence. 

>>> Une oeuvre irritante au possible qui véhicule, en absence et en profondeur, un envoûtement durable et certain, entièrement annihilé par les (volontaires ?) nonchalance et complaisance techniques de l'ensemble (flous laborieux, cadrages hasardeux, gros plans désastreux, filmage catatonique) par (stupide) souci d'adéquation avec la monochromatique rigidité existentielle des deux personnages en constante apnée émotionnelle. Démarche inutile, pesante et suicidaire !
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2008
- Cahiers du Cinéma numéro 626
Critiques (Public)
16/20 : Sans doute faut-il avoir soi-même trempé dans pareille torpeur à l'âge de 14 ans ou un peu après ? Et être sensible, depuis, à cet état chez autrui dès lors qu'il est plutôt du genre cool (surtout quand on constate les suicides de gosses murés de la sorte) ? Pourquoi ce no man's land préado, cette régression soudaine ? Hormonal ? Simple peur de se lancer ? Carence affective remontant du passé ? Grosse flemme ?... J'ai personnellement ressenti une forte émotion à suivre ce "mollusque" de Nicolas dans son errance jusqu'à sa curieuse libératrice. Et - le comble ! - je trouve que les défauts techniques contribuent au charme de ce film de famille (exquise maladresse d'une réalisatrice pressée, on pourrait croire qu'elle laisse aussi les fautes parler). Certes, une vraie tête à claques, ce Nicolas avec ses grolles traînantes, une ambivalence dans le contact (mais cherche beaucoup l'adulte à sa manière de se tourner vers l'automobiliste en stop), son "je-sé-pas" horripilant à souhait, il est en pleine mue et va être servi : d'avoir mis en parallèle la maniaquerie ménagère m'a semblé une idée de génie (actrice remarquable dans sa fausse dureté) ! Idem pour l'atmosphère, ces deux vieux dans leur univers étroit, le mystère familial des père et mère, on peut en supposer des trucs !... Rien de sordide au bout du compte, Isild Le Besco sait mettre un brin de sentimentalité aux passages les plus rudes. Des espaces poétiques assez réguliers : chants d'oiseaux, éléments marins, marée montante après le moment le plus cru, la vie palpite, et tout ce qui renvoie à la matrice originelle dans ce qu'elle a de rassurant inonde l'écran. Prestation technique d'une apprentie-cinéaste, avec un étonnant recul psychique pour une trentenaire filmant son propre frère, une bien jolie histoire : j'ai affiché un demi-sourire permanent pendant tout le film. Et noté de dénicher son premier long-métrage "Demi-Tarif" ! L.Ventriloque