Borat Sagdiyev, un des plus éminents journalistes du lointain Kazakhstan, décroche du Ministère de l'Information et de la Culture, l'extrême honneur de partir aux States pour un reportage télévisé sur les us et coutumes de ce pays. Accompagné du grassouillet Azamat Bagatov, organisateur du périple et représentant officiel du gouvernement, notre bouillant reporter débarque dans la cosmopolite mégalopole new-yorkaise flanché de ses certitudes et de ses représentations, provoquant rapidement perturbations et questionnements parmi les autochtones qu'il cotoie aussi bien dans les studios que sans le quotidien de ses moult déambulations. C'est en regardant, un soir, sur une des moult chaînes de télévision de son hôtel, un épisode de la série américaine : "Alerte à Malibu" qu'il flashe sur l'actrice Pamela Anderson, au point de désirer absolument en faire sa femme, après l'annonce officiel du décès accidentel de son épouse kazakh, au pays. Il décide immédiatement d'acquérir un véhicule et de se rendre à l'autre bout du pays, en Californie, pour retrouver sa nouvelle égérie. Commence un incroyable road-movie, parsemé d'aventures hénaurmes, souvent ubuesques où notre bonhomme effarant et effaré traverse le pays et le film en puissant révélateur de la sournoise violence des moeurs américaines...
- Annuel du Cinéma 2007
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
Un peu de fraîcheur dans un monde de brutes... En absence d'activité artistique personnelle, j'en profite pour regarder des films, des films qui pour une raison ou une autre éveillent ma curiosité et ma soif de nouveauté. "Borat", le film que j'ai visionné hier soir est très spécial. En période de morosité, c'est un film que je ne saurais que recommander...
Sorti fin 2006, ce film réalisé par Larry Charles nous trace l'odyssée de Borat Sagdiyev, journaliste du Kazakhstan, missionné par son petit pays afin d'apprendre les us et coutumes cultureles d'une Amérique des plus puritaines dans le but de donner à son pays ex-soviétique toute la grandeur qu'il mérite. "Borat" est interprété par Sacha Baron Cohen alias Ali G., comique réputé en Grande Bretagne. Sur sa route, il est accompagné d'un producteur patibulaire, mais presque, nommé Azamat Bagatov et joué par Ken Davitian. Bien sûr, ce film ne mérite pas la palme du bon goût, pourtant on est vite charmé par les aventures de cet anti-héros aux allures désuetes. Les situations sont souvent cocasses aux limites de la vulgarité... sans pourtant jamais y tomber. La scène de la poursuite à l'hôtel entre nos deux amis kasakhs nus comme des vers est un moment d'anthologie à pleurer de rire. Le film est tourné comme un reportage, puisque Borat est sensé ramener un film de ses aventures au Kazakhstan. Borat va découvrir l'amour aux USA, sous les traits de Pamela Anderson dont il est tombé fou amoureux au travers d'une revue papier. C'est pour toucher cet amour du bout des doigts qu'il va orienter sa quête jusqu'à la Californie...
Dans "Borat", il y a parfois du "Michael Moore" dans la manière de filmer et de montrer une Amérique puritaine si sûre de ses valeurs et si souvent à côté de la plaque, il y a aussi du "Jean-Yves Lafesse"... et dans ses moments, le film prend des allures de micro-trottoir des plus drôlatiques. La naïveté du héros est déconcertante, et s'il va souvent très loin dans la provocation et l'humour noir, on lui pardonne aussitôt... car tout est dépeint dans un contexte particulier sous couvert d'ignorance. Le film peut choquer parfois, notamment lorsqu'il aborde le sujet de la religion... mais je suis partisan de dire que l'on peut et qu'il faut rire de tout... peut'être pas avec tout le monde, mais c'est déjà un autre débat !
A noter que sur le DVD figurent huit ou dix scènes censurées et donc non retenues dans la version "cinéma". Elles méritent le coup d'oeil, et ne sont ni plus choquantes ni de moins bonne qualité que les scènes présentes dans le film... dommage qu'elles aient disparus de la version finale. Sans doute plus un choix technique et pratique qu'une réelle censure. Sans être un chef-d'oeuvre, "Borat" est une parodie plus que sympathique et qui met souvent le doigt là où ça fait mal... Une chose est sûre, ce n'est pas une vitrine touristique pour le Kasakhstan... encore moins pour l'Amérique profonde. Bravo et merci...Borat ! Pierre Troestler
Le Kazakhstan, délocalise ses excentricités sur d’autres terres, le temps d’un road movie. Borat moustachu, couillu à deux doigts d’une physionomie peu appréciée par les temps qui courent, anobli d’une naïveté d’école, découvre en pétoire agonisante le gay, la secte, le rodéo, le sénateur, le présentateur de J.T, la prostituée et la racaille, en essayant à chaque rencontre d’assimiler des tonnes d’informations nouvelles. Le coca cola et le Big mac font connaissance avec l’excrément en sac plastique, la misogynie et l’attribut hors norme. Transportant dans ses malles un comportement imprévisible rendant la visite de certains lieux à très haut risques. Une association temporaire entre la contrainte du politiquement correct et une pilosité hirsute et abondante, chacun entretenant sa différence tout en étant curieux de l’autre. Pugilat hôtelier, nudité exhibitionniste et magasin dévasté sont au programme de cette odyssée initiatique à l’intérieur d’une terre immense où chaque concept est différent d’état en état. On quitte Jésus pour la main au panier ceci d’une contrée à l’autre. Les emblèmes d’une société américaine paralysée par ses différentes institutions sont mises à sac par un individu sans garde-fou lâché en pleine nature. Le début du film et la présentation du village de Borat n’est à rater sous aucun prétexte. Cà vaut le détour.JIPI