C'est durant la joyeuse fête organisée pour ses noces, que la ronchonnante Keren se casse une jambe et se retrouve lourdement plâtrée et cloîtrée avec son cher époux dans une piètre chambre d'hôtel, en bord de mer, aux abords plutôt bruyants, à défaut d'une virée amoureuse dans les lointaines Caraïbes. C'est aussi durant ces festivités écornées que la diaphane Batya, serveuse intérimaire, se fait renvoyer sans aménité pour sa gaucherie et ses absences et qu'elle va rencontrer, "adopter" pour un temps une taciturne petite fille sortie de la mer, en bouée et mystère, que personne ne semble connaître. Mais il y a aussi la rugueuse Malka dont l'état de santé et l'indisponibilité de sa fille , une actrice de théâtre en flottement existentiel, nécessitent la présence presque permanente d'une aide extérieure, en l'occurrence l'effacée et fort obligeante Joy, une employée de maison d'origine philippine, en exil, ne parlant presque pas l'hébreu, loin de son jeune enfant et de ses fragiles rêves nautiques...

>>> A la mode du temps, un nouveau film choral, israélien cette fois ci, un peu filandreux, baignant dans une fluidité quelquefois trop disparate, avec pourtant quelques scènes lumineuses voire remarquables (on pense, entres autres, aux dramatiques interférences du poème de Keren sur le destin suicidaire de l'écrivaine inconnue...) Il est vrai aussi que l'on ne s'improvise pas metteur en scène et que nos deux apprentis en herbe et en cnidaires sont beaucoup plus connus, l'un comme romancier et auteur de bandes dessinées et l'autre, comme actrice et scénariste...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)