Londoniens de souche et de culture, Ian et Terry sont deux frangins affectivement très proches, issus d'un milieu plutôt populaire, qui rêvent, chacun à sa manière, de mener une existence plus aisée, en écho au lointain oncle Howard, multi-affairiste oeuvrant aux quatre coins de la planète et qui gâte de temps à autre d'une facile prodigalité sa lointaine petite famille. Alors que Ian dirige le restaurant de ses parents, tout en aspirant à de rentables investissements hôteliers aux States, Terry travaille comme mécanicien, arrondissant ses fins de mois aux courses de lévriers et autres aléatoires paris urbains. C'est donc sans trop réfléchir sur la relative précarité de leurs ressources financières actuelles qu'ils décident de s'acheter, sur un coup de coeur, un brin de frime, un coquet petit voilier d'occasion qu'ils comptent payer à tempérament. Même si cette dépense surnuméraire semble pouvoir être assumée par les deux gaillards plutôt enthousiasmés par leur coûteuse acquisition, Dame Fortuna va s'éloigner bien vite de leur sphère quotidienne et les vrais problèmes vont commencer : Terry se retrouve redevable d'une conséquente dette de jeux (90.000 livres sterling) pour de stupides dérapages au poker et Ian s'amourache d'une actrice de théâtre arriviste et carriériste, la pulpeuse Angela Starck. C'est alors qu'un horizon lourdement pernicieux semble définitivement les crucifier à un cruel destin que les incontournables difficultés s'estompent comme par miracle, par l'arrivée impromptue et bénie du prospère et modèle "oncle d'Amérique" de passage à Londres, avant un retour imminent à San Francisco. Nos deux garçons, ragaillardis par cette chance inespérée, sollicitent donc gracieusement la contribution financière du brave parent salvateur. Ce dernier, écoutant avec déférence et compassion leurs déboires pécuniaires, accepte sans hésitation de les aider, à condition de lui rendre un délicat petit service...
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2008
Critiques (Public)
16/20 : Différent des deux précédents de la british trilogie : un autre revers de la délinquance est traité. Une forme de variante de "Matchpoint", dont la morale était d'un cynisme sans doute pesant pour le cinéaste. L'ambiance en est toutefois comparable : la jeune fille jouant au théâtre, on dirait Scarlett Johansson version brune, par exemple. Mais alors ici, l'anglais parlé par les deux acteurs, dont l'un est irlandais et l'autre écossais, a un de ces accents de faubourg ! Découvrons ces deux frères avec leurs dulcinées, l'un peu sûr de lui qui craque tout et l'autre, qu'on jurerait plus solide, ce petit magouilleur d'hôtels américains... Le suspense se situe dans les préparatifs, dont chaque détail compte, cette famille tributaire du Tonton made in China a un côté conte de fées... Arrive un étrange complot à trois sous les arbres pour se protéger d'une pluie battante, drôle d'idée, qui sent le soufre. Après, rien ne se passe comme prévu, le pire c'est que j'ai atrocement jubilé ! Grâce à l'alchimie du pince-sans-rire Woody, et pourtant il fait une nouvelle fois dans le tragique... Cette saga serait éventuellement à rapprocher du dernier Lumet "7h58 ce samedi-là", deux frères également accrochés au magot familial. Les deux dvd peuvent offrir l'occasion de charmantes discussions dans les chaumières et, pourquoi pas, dans les voiliers !
L.Ventriloque