En prenant comme point de départ les vastes étendues glaciaires de l'océan Arctique, au début d'un nouveau printemps, les deux réalisateurs, Mark Linfield et Alastair Fothergill, traversent toute "la planète bleue" (autre film de ce dernier) du nord au sud, pour achever leur étonnant périple en Antarctique, au commencement d'un long et rigoureux hiver. Ainsi nous suivons, entre autres, la sortie d'hibernation d'un imposant ours polaire et ses deux bébés oursons que la fonte de la banquise oblige désormais à se déplacer sur de grandes étendues afin de trouver la chair tendre des phoques et autres pingouins, souvent regroupés en colonie ; les imposantes migrations des majestueux caribous à travers l'immensité de la taïga et dont les petits et les plus faibles servent de nourriture au lynx prédateur. C'est dans la chaleur équatoriale que nous assistons à l'incroyable trépidation du fascinant paradisier, l'époustouflante chasse du léopard princier qui s'offre une imprudente gazelle et la marche éreintante d'un troupeau d'éléphants à la recherche urgente d'un point d'eau salvateur, qu'une horde de lions affamés s'acharne à harceler afin d'isoler l'éléphanteau balourd ou esseulé ; sans oublier la voracité rageuse du fascinant requin blanc qui ne laisse aucune chance à l'otari malchanceuse ; la baleine et son baleineau dans leur long et fastidieux déplacement vers des eaux plus froides, plus poissonneuses et nous retrouvons d'autres ours, à l'opposé de l'Arctique où le même questionnement récurrent de la trop rapide et trop brutale fonte des glaces pose les mêmes cruciales interrogations sur le devenir problématique de notre planète...
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2008
Critiques (Public)
Un film dont le tournage aura duré cinq ans…
LES PLUS :
de superbes images dont on ne voit que les animaux en vedettes… L'homme est totalement absent de ce film (ce qui change des émissions à la "Hulot" où c'est lui la "vedette"). Des images tendres d'une ourse polaire avec son petit qu'elle surveille avec amour (comme chez les humains !) Des images cruelles où un ours blanc affamé essaye de tuer une proie bien trop importante pour lui (un morse) et se fait cruellement blesser… Il finira par mourir… Du suspens où un éléphanteau avec son groupe, lors de sa migration à la recherche d'un point d'eau arrive à bon port in extremis…
De l'arctique à l'antarctique les images de transition entre les sujets sont remarquables… L'on voit la végétation, les couleurs des forêts, les fleurs s'épanouir en quelques secondes (alors que cela prend des semaines !)
LES MOINS :
pour mon avis personnel, je n'ai pas aimé la voix du commentaire d'Anggun… C'est comme si elle lisait sa liste de course du week-end ! Elle n'est pas du tout "habitée" par le sujet du film… Dommage !
Musique un peu trop "pompeuse" à mon goût…
Gros Nounours
15/20 : il est trompeur avec sa bonhomie séculaire. Toutefois, à mon avis, du temps des reportages de Frédéric Rossif, on pouvait croire que l'ours polaire folâtrait au soleil, la chasse étant l'exercice bienvenu pour des repas réguliers. Moins aujourd'hui, en tous cas si l'on parvient à croire à ces images et au commentaire plaqué dessus, la nourriture deviendrait inadaptée, la banquise se rétrécit de toutes parts. Au sortir d'une instinctive hibernation = mourir noyé ou de faim, pire, finir tué par ses proies ! Voilà pour le Pôle Nord... Bien plus au sud, des éléphants en marche longue distance trouvent au bout d'une trotte conséquente, l'eau, non sans avoir bravé, de nuit, les lions... Ces deux situations résument la grande modification en cours. Renversement de tendances, les animaux jusque-là sans prédateurs, de plus en plus fragilisés, et ça fend le coeur ... L'observation des autres catégories animalières est spectaculaire, mais sans de telles "remises en question" ces dernières années (caribous, grues, baleines). Nouveauté commençant à faire du bruit, sur notre planète coutumière de variations de températures au fil des siècles : le réchauffement climatique serait monté en flèche à partir de 1850, début de l'industrie à haut rendement. Nulle accusation directe susurrée par la voix de fée d'Anggun, sa pointe d'accent dans un commentaire français feutré, digne d'un conte pour la jeunesse (au moins, c'est accessible à tous, aux petits notamment) : beau voyage en même temps, avec ces plantes poussant en quelques secondes, les nuages vite balayés... Rappel que le temps passe, inexorable, sur notre triviale actualité et, en simultané, sur cette nature qui n'a rien demandé : miraculeuse, cocasse, pas toujours tendre, mais en péril certain, sans doute avant l'heure, par l'entremise des nouveaux penseurs du CAC 40 pour une large part (et si peu par les robinets laissés ouverts lors du brossage de dents, entre autres couleuvres à avaler)... Des fous inconscients, sado-masochistes, sauf que la nature aura le dernier mot, voilà ce que j'en retiens, avec aucun besoin de me flageller. La présente ausculation de notre Globe, laisse entendre qu'un virage à 180 degrés serait encore possible... Moins impressionnant que "La Planète Bleue" (vu en v.o.)avec son terrifiant périple dans les abysses, ce serait plus une variante de "La Planète Blanche". S'en imprégner au mieux, pour affronter la suite, en particulier pour les générations en marche... L.Ventriloque