Une paisible maison de retraite dans une région montagneuse et boisée du Japon, avec ses vieilles personnes en transit vers l'au-delà et son personnel soignant en transfert émotionnel. Comme le taciturne et diaphane Shigeki, fringant septuagénaire perdu dans son monde de soupirs et de souvenirs qui languit depuis trente-trois ans de la mort de sa bien-aimée Mako, et qui a été pris en affection par la jeune Reiko, traumatisée et culpabilisée par le dramatique décès accidentel de son fils. Un après-midi, lors d'une innocente promenade et un banal accident de voiture, nos deux âmes en peine s'égarent et se perdent dans la vaste forêt environnante pour finalement se trouver dramatiquement unis dans l'émergence salvatrice d'un possible et durable apaisement, après un impératif et pénible travail de deuil...
>>> Une oeuvre profondément mélancolique, traversée par quelques fulgurances inoubliables, qui trace et dévoile un chemin périlleux et sinueux vers une primordiale sérénité, dans les méandres d'une authentique proximité toujours fragile et incertaine ("il n'y a pas de règles formelles") lorsque les morts sont plus vivants que les vivants et que la question essentielle ("Comment fait-t-on pour vivre seul"?) lancinante et quotidienne, reste toujours aussi fugace, malgré les longues années tré(passées). Dommage que l'indicible osmose entre l'élément naturel présent (le vent, la pluie, la forêt) avec les deux principaux protagonistes à la dérive, n'ait pas ce fascinant envoûtement attendu, suggéré, ce souffle nécessaire et primordial...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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