DES CHIENS DANS LA NEIGE - 2007

Titre VF DES CHIENS DANS LA NEIGE
Titre VO Jagdhunde
Année de réalisation 2007
Nationalité Allemagne
Durée 1h26
Genre DRAME
Notation 16
Date de sortie en France 12 décembre 2007
Thème(s)
Noël et Réveillon (Cinéma allemand) (est et ouest)
Ping-pong (tous pays confondus)
Cinéma allemand (ORIGINE)
Coiffeurs et barbiers (tous pays confondus)
Scrabble (tous pays confondus)
Sourds-muets .....
Moto(cyclettes) et autres scooters (Autres pays)
Milieu culinaire (tous pays confondus)
Pêche et pêcheurs (Cinéma allemand) (est et ouest)
Chiens (Cinéma allemand) (est et ouest)
Réalisateur(s)
REYELS Ann-Kristin
Chef(s) Opérateur(s)
FOEST Florian
Musique
REYELS Henry
Renseignements complémentaires
Scénario : Ann-Kristin Reyels
et Marek Helsner .....
Distribution : ASC Distribution

Visa d'exploitation : 119 135
Acteurs
HADER Josef
VON JASCHEROFF Constantin
BERNDT Luise
LEHMANN Sven
ENGEL Judith
KRUMBIEGEL Ulrike
HARLOFF Marek
PINKOWSKI Heiko
Résumé

Non loin de la frontière polonaise, une région rurale désertée, (l'Uckermark) une petite ville figée dans le froid hivernal et l'anonymat de la réunification, un père et son fils de seize ans, murés dans un rejet autarcique de la population locale qui voit d'un mauvais oeil ces intrus qui veulent restaurer la vieille salle des mariages de l'agglomération, sise sur le terrain de leur ferme. Alors que Lars le garçon, rate son train qu'il tentait de prendre pour rejoindre sa mère à Berlin en vue des fêtes de Noël et fait ainsi la connaissance de Marie, l'espiègle et sourd-muette fille du seul bistrotier du coin, son père Henrik se prépare à passer quelques jours intimes et frivoles avec sa belle-soeur Jana venue officialiser et concrétiser leur liaison. Le non-départ du fiston et l'arrivée impromptue de l'épouse, accompagnée d'un compassé amant plus jeune qu'elle, vont donner lieu à une étonnante et grotesque soirée festive, entre calamiteux civet de lièvre, désastreuse incursion chez un Schubert hivernal et lancinante maïeutique alcoolisée...

>>> Première oeuvre étonnante et fragile, nimbée d'une sourde inquiétude diffuse, comme un placide et lointain cauchemar neigeux, où les adultes s'érigent en vivantes aberrations et les deux jouvenceaux comme les antithèses rayonnantes et pures d'une diffuse folie environnante parfaitement normalisée. Une incroyable tératologie d'un monde mortifère face au lumineux et fugace bonheur adolescent...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2008
- Cahiers du Cinéma numéro 629
Critiques (Public)
18/20 : Ann-Kristin Reyels, comme le ferait Sarah Polley (même génération) s'attaque à des sujets gênants en prenant discrètement position. Des parents se racontent des histoires à eux-mêmes, fiers de leur petit pouvoir personnel, sans anticiper l'impact sur leur fils, une silhouette nonchalante qu'on voit d'abord du dessous, visage d'ange distribuant des invitations, c'est Lars, rien de l'ado boutonneux, il est très proche de ses chiens, ressent mal les calculs de ses parents, des tricheurs qu'il aime quand même. Evidemment attiré par le mutisme et la gestuelle étonnamment vivante de la fille d'un barman local (homme d'une rudesse déconcertante) : Marie, sorte de Charlotte Gainsbourg allemande se fout du qu'en dira-t-on, personne ne s'étonnera que ces deux jeunes s'apprivoisent au fil des coups durs. Une liaison camouflée d'un père à son fils, surtout avec la soeur de maman, est-ce que cela va de soi ? Voici la mère qui arrive, flanquée elle aussi d'un nouveau venu, le jeune Robert, sorte de second fils : amabilités, embrassades, un troisième invité se pointe... La caméra offre mille détails très attachants, attention, il est important de bien s'imprégner du malaise de ce délectable repas, qui ferait songer à "Festen"... Si le réveillon devient un petit cauchemar à table, l'attention n'est pas à focaliser sur le lapin, plutôt sur les va-et-vient de Lars, ce dernier vivant une forme de bizutage local dont il se tire en général... Cinéma de l'Est fortement imprégné d'occidentalité, ça bouge constamment, quelques traversées d'écran en guise de ponctuation, ça a l'air froid mais, dans le fond pas du tout. De très jolis tableaux, notamment nocturnes, une forme de sacralisation du couple dans son innocence première, la balançoire berce, avec cinq minutes de moins, le film était également viable... Joyeux Noël ou sinistre mascarade ?... Tout amène à s'identifier au pacifiste Lars, cet échoué dans l'Uckermarch, à 60 kilomètres au nord-est de Berlin, splendide endroit où le héros se fond. Une virée locale doublée d'un portrait familial décapant, avec cette économie de mots au profit d'images autrement plus évocatrices. Encore une merveille quittant l'affiche avant l'heure... Et pourtant, cela nous change des multiproductions sur les ghettos urbains ! Sans pour cela éviter la violence, simplement elle est toute autre. A découvrir en v.o. allemande, au besoin grâce au dvd. L.Ventriloque