Décevant presque affligeant, "Astérix aux jeux Olympiques" se traîne péniblement en cent cinq minutes d’images au bord du gouffre.
Pas de récit structuré, uniquement des numéros d’acteurs sans aucun risque, blindés de numérique. Comédiens qu’il faut parfois savoir déceler dans ce bric à brac de scénettes lourdes et insignifiantes.
Clovis Cornillac, relégué au rang de support technique, par un Benoit Poelvoorde fou furieux incontrôlable et trop débridé, n’est plus qu’un fusible épisodique, dynamisé le temps d’une scène presque sans intérêt.
L’anachronisme tissé dans tout le film n’est pas du meilleur goût. "Le clan des siciliens" et "Que je t’aime" mènent l’ensemble à la frontière de la débilité.
La scène où Brutus triche lamentablement dans une course de relais, est représentative de l’essence d’un produit au parcours pitoyable, sans esprit de recherche. On ne peut pas dire que les méninges se soient triturées dans l’élaboration d’un tel opus.
Quelques mimiques d’Alain Delon, officialisant un statut narcissique, maintiennent pendant quelques rapides secondes le contenu hors de l’eau.
Bref, un détour est souhaitable, plutôt que d’ingurgiter une ambiance facile, bourrée de clins d’œils fournis par des œuvres cinématographiques antérieures, référencées ou de panoplies professionnelles de célébrités récupérées.
Le final ressemble à un amoncellement de spots publicitaires incohérents, regroupant les stars sportives du moment, exécutant devant la caméra quelques prouesses liées à leur gagne-pain quotidien.
Une surprise cependant, dans ce ramassis d'idées au ras des pâquerettes, l’agréable trouvaille d’avoir fait de Jérôme le Banner le souffre-douleur d’un Brutus chétif, dominant du geste et de la parole un colosse serviable et soumis, ça franchement c’est drôle, et peut-être plus fort que la prestation d'un ésar tutoyant les cieux.
JIPI
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