Mam(n)ie Bindu Lembar, âgée de dix sept ans, vient d'arriver à l'aéroport londonien d'Heathrow, en provenance de la République Démocratique du Congo qu'elle a décidé de fuir, vaille que vaille, malgré de lourdes agressions sexuelles de ses passeurs. En vue de régulariser éventuellement sa situation, elle est prise en charge par le service local de l'émigration et envoyée dans un foyer d'hébergement à Birmingham, tentant de faire passer pour sa petite soeur, une gamine réfugiée comme elle, à peine âgée de onze ans, prénommée Shiku et originaire d'une région du Kenya. Malgré l'incontournable problème de la langue (l'une parle swahili, l'autre le lingala) elles se rapprochent en un rien de temps, l'une de l'autre, perdues dans la même galère. Mais leur proximité sera finalement de courte durée, la petite fille est placée dans une famille anglaise où elle est scandaleusement exploitée par une mielleuse mégère, la forçant à de fastidieux travaux domestiques et Mamie, qui risque l'expulsion dès ses dix-huit ans, est obligée de quitter son lieu d'hébergement, ayant la police à ses trousses, pour se retrouver bientôt tout aussi spoliée par un esclavagiste moderne, (travail au noir) dans la cueillette des pommes de terre et la rugueuse plantation d'oignons. En fin de compte, par un hasard heureux, les deux jeunes filles vont pourtant se retrouver...

>>> Cinéaste connu sur la scène internationale pour deux courts métrages remarqués et remarquables ("Talking with angels" et "Skin deep") Yousaf Ali Khan nous propose en toute simplicité, une oeuvre cruelle et fragile sur les douloureuses conditions de vie de celles et ceux qui viennent dans nos pays occidentaux, fuyant une misère sans nom pour tomber dans une infortune tout aussi dramatique. A faire visionner par tous les Hortefeux de la planète et autres sbires de l'intransigeante préférence nationale...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)